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29 août 2017 2 29 /08 /août /2017 17:20

Ce Robin Hood vous fera plonger un nez curieux dans l'histoire, pas celle de Robin: non, l'Histoire avec un grand H. Car si on part du même point que les autres versions (la croisade, Richard Coeur de Lion, le pays laissé à la régence de John, futur Jean-Sans-Terre, le film de Ridley Scott re-tricote l'histoire en utilisant plus de précision, et même mais oui, la vérité historique... sur un certain nombre de points, parce que sinon, il fait comme tous les autres, du spectacle qui piétine allègrement l'histoire en imposant un certain nombre de petites tricheries avec la vérité. Et il possède aussi son lot de possibilités idéologiques, d'autant que je crois que Ridley Scott est passé maître dans les films ouverts, ou chacun pourra y puiser un peu de ses propres idées! Ici, on assiste aux balbutiements de la Franc-Maçonnerie, en filigrane...

1199: Alors que sa croisade malheureuse s'est terminée, le roi Richard 1er dit Coeur de Lion prend son temps pour se battre joyeusement avec les Français. Mais il est tué lors du siège de Châlus, et le chevalier Robert de Lockskey, qui transporte la couronne vers Londres, est attaqué en chemin par une bande de malfrats au service des Français. Celui-ci meurt en compagnie de soldats Anglais qui ont fui les lieux de la bataille, Robin Longstride et ses trois amis Will, Allan et John. Par acquis de conscience ils ramènent la couronne à Londres, Longstride se faisant passer pour Locksley, et celui-ci décide de pousser jusqu'au terre de l'homme qu'il a usurpé, afin de réparer sa faute en donnant son épée à sa famille. Mais Marion Locksley, la veuve, et Walter Locksley, le père, ne le laisseront pas repartir, car à Locksley il y a du travail...

Parallèlement, le roi John apprend les rudiments de la politique, en s'attachant les services d'un vieil ami, Sir Godfrey; il ne sait pas que ce dernier est en réalité à la solde de Philippe II dit Auguste, le roi de France, un homme qui mange des huîtres, est lâche et grossier.

Bref, un Français...

Mais celui-ci est dangereux: il a à coeur de s'approprier la couronne d'Angleterre, et pour commencer, d'y débarquer une fois que John aura bien foutu la pagaille. On a donc, plus que jamais besoin d'un héros!

Tout ceci est donc l'exposition du film, en l'état, c'est le prélude à un prélude: car tout ceci mènera à une situation plus familière, avec roi félon, shérif collecteur d'impôts, et hors-la-loi cachés dans les bois! Mais ce n'est pas le propos du film, qui s'intéresse plus à la fabrique d'un héros voire d'une légende, qu'à ce qu'on raconte depuis des siècles sur l'hypothétique Robin. Alors Scott une foi de plus s'intéresse aux détails, aux armes, heaumes, habitudes, et laisse la vérité de côté quand elle n'apporte rien à la production. On tremble d'entendre Philippe II lâcher, je cite "Putain, merde!" quand il s'ouvre la main avec une huître! Mais une fois de plus, après Gladiator et Kingdom of heaven, Scott montre qu'il n'est décidément pas un historien, juste un conteur. Il y a des gens que le conteur agace, mais après tout tant pis pour eux...

Car à la vérité, si on échappe à la vérité, au moins cette fois, les braves bandits de Robin ne sont pas habillés d'un impeccable costume verdâtre à folâtrer dans les bois en portant moustache. Non: ils sont sales, ont mauvaise haleine et les dents pourries. Ils ripaillent, boivent, et troussent. Et l'histoire est plaisante... Que demander de plus? 

Mais pourquoi, à part peut-être pour renvoyer la balle aux Francs-Maçons qui ont toujours eu un faible pour l'image de Robin, s'être encombré de ces allusions à une fondation de la société secrète dans l'ombre de Robin? C'était à mon sens suffisant de placer le "nouveau" Robin incarné par Russell Crowe en homme ni de la noblesse, ni du peuple, juste un Anglais, qui cherche à établir la justice pour tous, et marche la tête haute aux côtés de son égale Lady Marion (Cate Blanchett).

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Published by François Massarelli - dans Ridley Scott