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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 21:14

Christian Fellous travaille dans la termite. D'ailleurs, il n'a pas son pareil pour déceler des termites dans une charpente, là où le client un peu âgé n'aurait a priori rien vu... De là à imaginer qu'il magouille un peu pour forcer la vente, il n'y a qu'un pas. Noceur, assez désagréable, il a assez jalousement construit sa vie, entre son divorce et les jours négociés avec sa fille unique Vanessa, son travail, et ses soirées très très arrosées, qui se finissent généralement par des coucheries pas trop glorieuses. Et son mal-être est probablement lié à celui de son père Kader qui a travaillé et milité toute sa vie pour s'imposer malgré ses origines Algériennes, et celui de son frère qui lui est au bord du suicide depuis le départ de son épouse. Bref, tout n'est pas rose, mais Christian lui a au moins réussi à se construire une carapace, et en plus il a un vrai trésor: sa fille, qui fait partie d'une troupe de majorettes. Elle aime ça, elle est douée, il la gâte...

...Et c'est de là que viendront deux opportunités. D'une part parmi les copines de Vanessa, il y a Alizée et sa maman célibataire, d'une espèce rare: elle est enceinte de quatre mois, et le rapprochement avec Christian va vite être inévitable. D'autre part, Vanessa travaille d'arrache-pied, comme toutes les majorettes, pour un triathlon de l'été qui va mobiliser toute la municipalité de Montauban, et l'équipe d'aviron a besoin d'un rameur. Un rôle que peut jouer Christian, sans problème... Bref, la vie prend une tournure plus belle, il se met à faire les bons choix.

C'est là qu'une plainte de client victime de vente forcée vient tout gâcher...

Le choix de Sami Bouajila pour interpréter Christian, le fait de proposer à Zinedine Souallem le rôle de son frère (Il y est génial, et sans jamais forcer, comme d'habitude), et de nommer le père Kader (C'est Daniel Prévost), tout va dans une direction que pourtant Rabaté ne souligne qu'en une seule occasion. Mais il y a du racisme dans la soudaine volte-face d'une ville entière, qui commençait à aimer son rameur providentiel, mais déteste volontiers le petit escroc, pourtant pas bien méchant... Il le dit lui même à Christine (Isabelle Carré), la maman d'Alizée, pourtant: "je ne suis pas un homme bien". Mais Christian a surtout du mal à accepter de s'ouvrir vers les autres. le film nous montre le parcours d'un homme qui commence à aimer d'être aimé...

Et le film nous promène à travers cette histoire mi-quotidienne, mi-triste, maintenant la comédie par un écheveau austère de répliques, situations en demi-teintes. Le drame, en fait, n'est jamais loin. C'est la farce qui triomphera, dans une scène inattendue, en forme d'épiphanie et d'auto-sacrifice... Et qui manque presque sa cible. Car Rabaté, qui maintenait une atmosphère cocasse avec son papy veuf qui découvrait les joies de la transgression dans Les petits ruisseaux, et modernisait la comédie à la Tati avec une bonne dose d'absurde dans Ni à vendre ni à louer, est ici bien avare de rires... Et honnêtement, son personnage de râleur impénitent, il mériterait parfois un bon coup de pied quelque part, non?

 

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Published by François Massarelli - dans Pascal Rabaté Comédie