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6 octobre 2017 5 06 /10 /octobre /2017 07:33

Une mère et son fils adolescent qui effectuent leur visite mensuelle de la supérette locale, lors week-end du "labor day" (Le premier lundi de septembre aux Etats-Unis), sont gentiment mais sûrement pris en otage, avec la plus grande discrétion, par un homme blessé. Il vient s'installer chez eux, pour un ou deux jours dit-il, le temps de se rétablir: il s'est évadé de l'hôpital où on l'avait opéré de l'appendicite, mais sinon il purgeait une peine de prison pour meurtre... La vie s'organise autour de la présence ferme, mais jamais agressive, de l'homme recherché par toutes les forces de police locales, pendant le pont du Labor day

Reitman a un don particulier pour aller farfouiller dans les recoins les plus inattendus de l'Amérique profonde. Ici, il entremêle les genres: une histoire initiatique, celle d'un garçon de treize ans amené à guider sa mère dans les étapes de la vie (Kate Winslet), suite à des déconvenues en cascade qui l'ont laissée très diminuée; une histoire de cavale à suspense, avec l'arrivée inopinée de l'évadé (Josh Brolin) dans la maison; le suspense est dilué à travers de nombreuses scènes, qui jouent souvent (dans la première partie) sur l'ambiguïté de ce que va faire l'homme, avant de changer (dans la deuxième partie): le fils va-t-il ou non dénoncer la présence de l'homme chez sa mère? Enfin, bien sûr, une histoire d'amour se dévoile; pourtant, nous ne quitterons jamais le point de vue du garçon.

Il a donc fallu faire des choix, ne pas en montrer trop, montrer aussi le trouble d'un jeune adolescent qui ne sait pas trop quoi faire de l'histoire d'amour de sa mère... La bande-son est utilisée au maximum pour participer à la suggestion, à la création d'une enveloppe émotionnelle fragile autour du jeune acteur Gattlin Griffith. S'il faut maintenant mentionner un défaut, c'est une fois de plus dans le choix particulièrement irritant et particulièrement à la mode, de ne jamais poser la caméra. Pourquoi faut il que tout plan, y compris celui d'un étalage de supermarché, soit pris par une caméra qui se déplace latéralement? Faut-il impérativement copier les pires manies inutiles de Peter Jackson?

Un film délicat, dont le mélange des genres a semble-t-il effarouché une grande partie du public... Et c'est bien dommage. Mais Jason Reitman doit commencer à s'en douter: tous ses films ne peuvent pas être Juno!

 

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Published by François Massarelli - dans Jason Reitman