
Toujours accompagné de son futur rival (Et semble-t-il ennemi personnel, mais ce genre d'histoire n'est pas forcément très intéressant) Chuck Jones au poste d'animateur en chef, Clampett fait avec ce film, son troisième Porky Pig, et on le voit prendre le pouvoir de manière décisive. Le sujet est une fois de plus tiré du quotidien, et aurait pu faire un Mickey Mouse ou un Pluto parfaitement classique: Porky a un chien, mais il n'est pas très en forme, et quand il essaie de lui apprendre des tours, ce qu'il obtient n'est pas concluant. Piqué au vif par un rival plus jeune, Rover va essayer de se dépasser...
L'ingrédient essentiel apporté par le metteur en scène est ici une esthétique et une dimension de digression physique, qui est typique de son art, et qui prend toute la place: car Rover, le chien, est vieux, très vieux, voire carrément à l'article de la mort. Décharné, tordu, parfois gâteux, il embarrasse plus qu'il ne fait pitié. Ses efforts sont pathétiques, et la présence d'un chiot (Habituellement, le cinéma nous les présente systématiquement comme étant mignon et craquants. Ici, il est infect, irritant et particulièrement cruel) ne fait que renforcer cet aspect. Comme dans tous les bons Porky pig ou presque, le personnage principal disparaît au profit de son environnement, et la musique de Carl Stalling fait le reste.
Il se dégage donc, en raison de la dimension physique de l'animation, une impression un peu étrange, qui est en fait un mélange d'exagération et d'excès. Le chien génère le malaise, un trait distinctif qui reviendra de façon agressive et obsessionnelle dans le cinéma de Bob Clampett...