
Le deuxième film de la série des Zatoichi est un écho du premier, à tous points de vue: sorti six mois après, il met en scène non seulement Shintaro Katsu dans le rôle qui ne tardera pas à être mythique du masseur aveugle et surdoué aux jeux de sabre, mais aussi quelques protagonistes du premier film. Le titre anglais, plutôt fidèle à l'original, est sans ambiguïté: The tale of Zatoichi continues, soit La suite de la geste de Zatoichi...
Un an après les événements du premier film, Ichi décide de retourner à Lioka, comme il l'avait promis, afin de rendre hommage à celui qu'il a tué, son égal, et l'un des plus grands regrets de sa vie. Mais il est suivi à la trace, d'une part par un mystérieux Ronin manchot et son apprenti, mais aussi par tout un clan, dont il a été amené à rencontrer le chef, pour un massage: celui-ci était plus ou moins dérangé, ses lieutenants ne veulent pas que ça s'ébruite. Mais à Lioka, Zatoichi est confronté à son passé local: le seigneur qui l'avait engagé n'a jamais pardonné au masseur d'avoir publiquement gagné le combat contre la bande rivale pendant que lui, le chef de clan, se terrait dans coulisses; et Otane, la jolie jeune femme qui l'aimait et l'a laissé partir, va se marier avec un jeune homme. L'arrivée de Zatoichi contrecarre ces plans...
Ca se complique, en fait. Au rythme indolent, au suspense unilatéral du premier volet, les scénaristes ici ajoutent des péripéties un peu dans tous les sens afin de multiplier les occasions de montrer des combats. Ceux-ci sont toujours brefs, et filmés à distance, sans artifices inutiles (notamment du ralenti), mais ils en deviennent un peu banalisés. Je ne pense pas non plus qu'il était si intéressant de faire revenir Zatoichi au pays qu'il avait quitté lors du premier film, et de le voir à nouveau méditer sur le sort de Hirate! Mais un élément important est l'arrivée de ce nouveau ronin mystérieux, reflet d'un passé encombrant pour Zatoichi, et qui promène avec lui le fantôme d'une femme: un secret inattendu pour notre héros, qui contribue à le rendre toujours plus passionnant... C'est le dernier Zatoichi en noir et blanc.