
Ce film est généralement en dehors des radars, sans doute parce qu'il n'a pas été préservé dans une copie très décente (C'est en 16mm, comme tant des courts Biograph). C'est dommage, car c'est un film dans lequel Griffith cherchait à sortir du carcan de la bobine de 15 mn, en étoffant l'intrigue et en développant ses personnages; il est contemporain d'une série de films en deux bobines qui ont précédé le passage au long métrage avec Judith of Bethulia.
Maintenant, ce film qui fait un peu pour Mae Marsh (éternelle adolescente écervelée, en proie aux pires turpitudes du destin) ce que The mothering heart faisait pour Lillian Gish, est quand même un mélo assez conventionnel, dans lequel Griffith continue à explorer les mille et une façons de menacer la quiétude familiale: ayant grandi avec ses parents rigoristes, au milieu de nulle part, la jeune femme se laisse séduire par un inconnu (Henry B. Walthall), et tombe dans le piège: la ville, les établissements louches... Retrouvée par l'ami de toujours (Bobby Harron), elle s'en va retrouver son père. En effet, la mère n'a pas supporté la disgrâce et en est morte...
Griffith tourne son film dans une campagne qui ressemble furieusement à la nature sud-Californienne, et ses acteurs (On reconnait aussi Kate Bruce en éternelle maman) font tous leur travail avec talent...