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10 mars 2018 6 10 /03 /mars /2018 18:39

Un avion part, avec à son bord un couple en crise: un ancien pilote devenu chauffeur de taxi (Robert Hays), que sa petite amie hôtesse de l'air (julie Hagerty) souhaite quitter car elle n'a plus de respect pour lui depuis qu'il a tout lâché. Il l'a suivie... Parmi les passagers, il y a tout un monde, y compris des membres d'une secte Krishna, une petite fille malade, un tout jeune dragueur, un colonel de l'armée nippone, une religieuse, deux noirs qui pratiquent un argot ésotérique. On va servir du poisson, et un tiers des passagers deviendront malades. Ce qui est plus grave, c'est que tout l'équipage aussi. Il faut trouver un pilote: Ted Striker va-t-il surmonter ses angoisses et faire son devoir?

...Oui. Mais en attendant ce moment, on aura au moins quatre gags par minute, tous magnifiquement amenés, en situation, dans une logique sublime parce que totalement absurde. J'admets, tout n'est pas forcément aussi réussi, mais la grande force de ce film est d'avoir entièrement subordonné la mise en scène, la structure du film, son rythme, à ses gags. Voilà ce qui arrive quand on laisse les gagmen (Le trio qui était déjà derrière le film Kentucky fried movie, de John Landis) prendre en charge le destin d'un film: certes, on n'aura sans doute pas de plan d'anthologie, mais on aura un rythme souverain, et des gags qui marchent. La preuve: Kentucky fried movie, justement, réalisé par un pro, a un sérieux problème de rythme, et de gags qui tombent à plat... 

La grande réussite de ce film est sans doute qu'il y a vraiment une histoire. Il suffit de le comparer à tout ce que les trois réalisateurs ont effectué après: aucun de leurs films ne tient la route, et ils s'enfoncent dans le n'importe quoi au bout de quinze minutes. pas Airplane!... On peut certes admettre que parfois ça rate un peu sa cible (en fait à chaque fois qu'un gag devient partie intégrante de la continuité, comme par exemple les interventions irritantes de Stephen Stucker, le technicien efféminé qui sabote la tour de contrôle), il perd en efficacité.

Mais le meilleur du film vient certainement du fait que chaque gag, chaque plan, chaque scène, et chaque personnage renvoie à un aspect du film catastrophe, et joué par des acteurs compétents, parmi lesquels Peter Graves, qui a un certain nombre de questions importantes à poser à un enfant, ou encore Lloyd Bridges, qui a décidément choisi la mauvaise semaine, ou encore Leslie Nielsen, dont le flegme impeccable est certainement pour beaucoup dans la réussite de ce film. Et puis il existe énormément de genres différents dans la comédie Américaine: le slapstick et la comédie visuelle, la parodie finement observée, l'humour absurde ou loufoque, l'humour ethnique, l'humour graveleux, le comique d'accumulation, d'exagération... Tout ça est dans le film. Toutes les cases sont cochées...

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie