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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 18:06

Pour sa deuxième réalisation, Jodie Foster choisit de ne pas apparaître devant la caméra, mais on peut quand même au moins émettre l'hypothèse que ce ne soit pas tout à fait un hasard si Holly Hunter lui ressemble un peu sur les photos promotionnelles. Mais voilà: par principe, la cinéaste interdit à l'actrice qu'elle est de prendre toute la place dans le film, et cette fois, contrairement à la mère dépassée par les événements de Little Man Tate, le moins qu'on puisse dire de Claudia, c'est bien qu'elle est le rôle principal du film...

Claudia est peintre, mais elle est surtout restauratrice d'oeuvres d'art. "Etait", plutôt, car elle est licenciée dès la première scène. C'est Thanksgiving, et elle doit quitter Chicago pour retourner chez ses parents à Boston. Sans sa grande fille Kitt (Claire Danes), qui a décidé de passer le jour de fête chez son petit mi, avec lequel elle admet à sa mère, fièrement, qu'elle aimerait bien coucher.

Bref, Claudia ne va pas bien, et en plus il lui faut affronter le cirque familial: des parents (Anne Bancroft et Charles Durning) qui s'adorent mais passent le temps à se chercher des poux dans la tête, une soeur (Cynthia Stevenson) critique de tout, avec un mari (Steve Guttenberg) ennuyeux au possible et des enfants qui vont avec, et son frère Tommy (Robert Downey Junior) qui vient de se marier plus ou moins en secret avec son compagnon de longue date, Jack. Celui-ci est absent, mais la tante Glady (Geraldine Chaplin) est bien là, elle, un peu gâteuse, et un peu pétomane sur les bords...

Bref, beaucoup d'occasions de rappeler, voire revivre, le passé en famille pour Claudia, et peu de perspectives d'avenir, s'il n'y avait Leo, un ami de Tommy qui l'accompagne. Et ça tombe bien, car la raison qui l'a poussé à venir, c'est une photo de Claudia...

Le trait est volontiers grossier, un peu comme la première demi-heure de Money Monster. Mais Claudia et sa famille, y compris dans ses escarmouches entre la prude grande soeur, et le transgressif Tommy. On sent que Downey n'en fait absolument qu'à sa tête, comme beaucoup d'acteurs du film du reste (Et Cynthia Stevenson est géniale). Ca maintient une certaine bonne humeur, dans ce qui risquerait d'être un peu une recherche molle du temps perdu. Et même si nous nous sommes longtemps couchés de bonne heure, on préfère un film comme celui-ci quand on peut y rigoler un peu...

Vers la fin du film, quand la restauratrice d'oeuvres anciennes, qui vient d'aller au bout de ses souvenirs, trouve enfin une raison de se raccrocher à l'avenir, ce sont tous les personnages qui défilent sous nos yeux, dans une certaine joie de vivre (y compris la soeur acariâtre) en super 8, comme si les valeurs du passé et du présent s'étaient inversées... Une jolie idée, finalement, qui nous évite un gros coup de bourdon, car la déprime, ça passe.

Hélas, comme les années.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Jodie Foster