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31 mars 2018 6 31 /03 /mars /2018 18:34

L'acronyme du titre vient de Mobile Army Surgical Hospital, et désigne le principal théâtre des opérations (si j'ose dire) de ce film: un hôpital de campagne, durant la guerre de Corée. Bon, adressons tout de suite cet inévitable sujet: c'est en effet en Corée que se passe l'intrigue, si on peut parler d'intrigue, de ce film; un carton au début du film le situe en effet durant cette guerre de 1950-1951, et certaines scènes se passe à Séoul, où on peut d'ailleurs apercevoir des boutiques dont les devantures se parent d'écriture Coréenne. Mais... 

Les coupes de cheveux, le comportement général d'abandon, la quantité d'alcool et de drogues diverses ingurgités, et l'impression de défouloir total, sans parler du fait qu'au moment de la sortie du film la guerre faisait rage, nous font immanquablement penser au Vietnam, et je serais très surpris qu'Altman ne l'ait pas planifié ainsi.

Maintenant, planifié, planifié... c'est un bien grand mot pour un film qui certes a un capitaine, et a fait l'objet de préparations, et possède même un scénario, adapté d'un livre qu'Altman s'est empressé de condamner. Très rapidement, le metteur en scène a décidé durant le tournage de changer de méthode, privilégiant des plans séquence à distance dans lesquelles il enregistrait absolument toutes les conversations; la plupart étaient improvisées, et le metteur en scène s'amusait à redistribuer les cartes au montage...

Dans le résultat, on a donc les aventures pendables et drolatiques du capitaine "Hawkeye" Pierce (Donald Sutherland) et du capitaine "Trapper" John McIntyre (Elliott Gould), deux chirurgiens qui en ont sans doute vu beaucoup, et se retrouvent sollicités en compagnie d'un autre médecin, le sudiste "Duke" Forrest (Tom Skerritt); nous assistons au foutoir absolu dans lequel le camp hospitalier vivote, entre deux opérations, à l'écart des combats, et comment dans cette ambiance de relâche absolue des gens qui pour la plupart n'étaient pas volontaires à l'origine tentent de survivre en se livrant à un passe-temps qui est de ailler au maximum l'autorité, les valeurs, la décence, la religion, en trichant, mentant, couchant, buvant et tout tout. C'est, pour reprendre l'expression bien connue, un sacré bordel, et c'est drôle à force d'être picaresque... 

Mais c'est aussi la naissance d'un style plus que relâché qui mènera Altman à traiter à peu près tous ses tournages de la même façon, parfois avec bonheur (Short Cuts, par exemple), et parfois, disons, avec moins de bonheur. Et devant ces chirurgiens qui' improvisent une virée à Tokyo pour une intervention, et en profitent pour faire du golf, comment ne pas penser au colonel Killgore de Apocalypse Now, sorti neuf années plus tard, qui déclenche une opération de grande envergure dans le simple but de satisfaire un caprice: faire du surf? 

Je vous le disais: dans M.A.S.H., le Vietnam n'est jamais très loin.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie