
Un couple sans histoire, qui vient d'accompagner la fille unique du ménage à l'université pour la première fois, savoure sa petite tranquillité, et l'occasion pour eux de renouer leur intimité... Mais madame (Michelle Pfeiffer) n'est pas satisfaite. Et elle ne sait même pas pourquoi... Serait-ce les souvenirs de sa vie d'artiste, son métier de violoncelliste concertante qu'elle a abandonné lors du mariage avec Monsieur, l'universitaire (Harrison Ford)? Où l'approche de l'anniversaire de l'accident de voiture qu'elle a eu, dont elle a réchappé par miracle? Ou tout simplement le malaise de voir de nouveaux voisins se quereller à la moindre occasion?
Non, tout ça, ce sont des fausses pistes. Par contre, le fait qu'elle ait un jour laissé entrer un fantôme dans la maison, ça, ça a quand même un effet...
Il y a deux choses sur lesquelles on peut faire confiance à Zemeckis. La première, c'est de savoir commencer un film, et de savoir parfaitement doser ses ingrédients. Ce n'est pas systématique, mais quand ça lui prend de déclencher la mécanique de précision, ce gars-là est redoutable! Alors ici, il se met assez rapidement en mode de comédie qui dégénère vers.... Rear Window! ...Ce qui, comme je le disais plus haut, n'est qu'une fausse piste. Il me semble même que ce sous-texte Hitchcockien était très important pour le metteur en scène, car il a tout fait pour que le spectateur se perde dedans.
Mais la deuxième chose pour laquelle on peut lui faire confiance, et c'est bien là le problème, c'est dans sa manie d'en faire trop, beaucoup trop... Qu'un film avec soupçon de meurtre dans le voisinage se transforme en un festival d'apparitions fantomatiques (toutes parfaitement calibrées pour vous faire sursauter de belle manière, s'entend), pourquoi pas? mais assorti d'une enquête à tiroirs, avec révélations de dernière minutes toutes les cinq secondes.... Ce n'est pas raisonnable. Donc ça se laisse voir, mais arrive quand même un moment ou le plus tolérant des spectateurs va demander grâce, ou... arrêter de voir le film, tout simplement.