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10 juin 2018 7 10 /06 /juin /2018 08:42

Deux détails me frappent dans l'ouverture de ce film, une séquence pré-générique qui tient compte d'une nouvelle gestion du montage dans le cinéma post-68: d'une part, le mobilier japonisant qui renvoie probablement à You only live twice... Et d'autre pat, Bond (Sean Connery) est furieux, au point de débusquer son ennemi juré Blofeld (Charles Gray): nul doute que le fait que celui-ci ait tué froidement la belle Tracy dans On her Majesty's secret service. Une façon, donc, de s'inscrire dans la continuité de James Bond... Ou de faire semblant, peut-être?

Parce que cette histoire (que je n'ai comme d'habitude pas suivi, parce que l'intrigue dans un Bond n'a tellement pas d'intérêt que je ne vois pas pourquoi j'essayerais de la suivre) justement est une rupture à plus d'un titre dans la saga: dernier film avec Sean Connery (oublions l'auto-parodie inqualifiable tournée par l'acteur avec moumoute en 1983), premier film à se situer majoritairement aux Etats-Unis, tentatives notables pour rendre James Bond plus politiquement correct ("mon travail", précise de façon sobre et ambigue le scénariste Tom Mankiewicz), et... abandon de toute tentative de rendre le film logique et cohérent: c'est souvent du grand n'importe quoi. Sans être du niveau affligeant de Moonraker, le surréalisme involontaire de cet étrange long métrage souvent construit comme un rêve, est frappant.

Mais aussi et surtout, c'est sans doute le premier constat d'échec de la série, et d'Eon productions: ils viennent de tourner un chef d'oeuvre, On her Majesty's secret service. Le savent-ils? En tout cas, ils ne souhaitent plus tourner avec George Lazenby, et ont réussi à persuader Connery de rempiler. Que celui-ci soit las de tourner dans la saga est évident, sans compter le fait qu'il n'a plus le physique... Et l'humour particulier, un peu plus salé que d'habitude, sonne souvent d'une façon fort maladroite. 

Bref.

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Published by François Massarelli - dans Bond