
On connait l'histoire: un marchand perdu dans un magnifique jardin se fait agresser par le propriétaire des lieux, une bête mystérieuse et effrayante. Le marchand est sommé de donner à la créature une de ses filles, et la plus brave se constitue donc sa prisonnière...
Et donc, si on connaît l'histoire, tant mieux parce qu'il ne reste pas grand chose de ce film, qui fait partie des féeries réalisées par Capellani pour Pathé. Des probables quinze minutes originales, seul un fragment de quatre minutes a survécu, et il est tellement décomposé qu'on ne parvient à deviner qu'une minute de l'action, dans deux ou trois scènes...
C'était, donc, sans doute, une de ces histoires enluminées avec soin par le réalisateur, à la gestuelle moins assurées que ses films contemporains, et rendue plus belle par l'ajout de couleurs en "Pathécolor", c'est à dire peintes au pinceau et avec pochoir par les petites mains des ateliers. L'ombre de Méliès passe derrière les effets spéciaux qu'on peut apercevoir (l'apparition de la bête, notamment), et... on n'en saura pas plus.