
Pat Halahan (Harry Carey) aimerait beaucoup se marier, mais il est le shérif d'une petite bourgade de l'Ouest, et on a besoin de lui. Mabel (Majel Coleman), la femme qu'il aimerait épouser lui fait comprendre qu'elle voudrait retourner en ville, et il comprend très vite que la seule chose qui l'intéresse est l'argent. Quand il se retrouve avec un peu de fonds, il décide d'aller prendre du bon temps à San Francisco... seul avec son chien. C'est là qu'il va faire la rencontre inattendue d'une voleuse charmante (Lillian Rich), qui elle ne demande qu'une seule chose: la vie au grand air... Mais le patron (Francis Ford) de la demoiselle ne l'entend pas de cette oreille, et il va falloir ruser pour pouvoir sortir Faith de sa vie de crime...
C'est un revenant, un de ces films qu'on a longtemps crus perdus, qui revient tout à coup, dans une copie certes incomplète, mais qui correspond à une condensation du récit sortie en Europe en 1925. Un film qui n'a rien d'un classique, c'était plus un complément de programme destiné à lancer une nouvelle série de logs métrages de comédie avec Harry Carey. Ca n'a pas du marcher très fort, mais c'est étonnant: d'une part, le film est très distrayant, joué à la perfection et photographié avec goût, les décors (et l'ambiance particulière) de San Francisco sont plutôt bien rendus, et d'ailleurs une partie du film y a été filmée.
Ce type d'histoire (dont l'argument vient de Carey lui-même) a déjà été l'objet de plusieurs films: dans Bucking Broadway de John Ford, Carey lui-même quittait l'ouest pour venir à la grande ville secourir une jeune femme qui était tombée dans les pattes d'un escroc, et dans Go West, Buster Keaton revenait à la grande ville qu'il avait quittée avec un troupeau... Mais la grande surprise, au-delà du plaisir de retrouver Francis Ford ou Sojin Kamiyama, des à-côtés comiques du récit (toute une portion située dans un hôtel où un quiproquo persuade un homme irascible que Carey est l'amant de sa femme), du charme de Lillian Rich, c'est quand même le talent pour la comédie de Harry Carey, le mauvais garçon au coeur tendre des premiers films de John Ford. Il est excellent... Restauré en grandes pompes et montré au printemps dernier à San Francisco, le film est désormais visible en streaming sur le site de la NFPF, la National Film Preservation Foundation...