
Retrouvé en Grande-Bretagne, ce film de 1912, d'une durée d'une seule bobine, est en fait amputé de son début, et c'est dommage: nous sommes ici aux antipodes du style de comédie d'Alice Guy, généralement situées dans le cadre rassurant de la proche banlieue de New York, et concernant des querelles familiales autour d'un mariage. Two little rangers nous montre la vie d'une petite communauté de l'Ouest, alors que la population se ligue contre un bandit, et le travail principal est effectué par une jeune femme et une petite fille, qui font preuve d'un courage exceptionnel. Typiquement, le bandit aurait commencé, si on en croit les résumés publiés de la première partie, par battre son épouse, donc le film rejoint un courant proto-féministe, comme du reste beaucoup des films d'Alice Guy, même si c'est souvent un peu en contrebande...
Un autre aspect notable de ce western des temps héroïques, c'est l'impressionnant choix des décors, qui permettent au film de profiter d'un suspense formidable. Et il est évident, même si on sait avec l'expérience des films d'Harold Lloyd que la hauteur d'un précipice ou d'un building est souvent exagérée voire simulée par le choix de placement de la caméra, que les cascades effectuées pour ce film étaient sans doute assez gonflées: voyez cette photo.
