
Pour faire court: un film de science-fiction dystopique, à vocation profondément écologique, avec un message d'espoir (mais à peine, quand même, car l'avenir n'est pas rose), et qui plus est visible en famille, ça ne court pas les rues. Quand en plus on y rigole, que demander de mieux? Wall-E est une merveille!
Dans un avenir très, très lointain, la terre est totalement désertée. Seuls sans doute, quelques organismes survivent (nous savons qu'un cafard, par exemple, est bien vivant, et même bondissant!), et la seule activité semble être celle d'un robot nettoyeur, qui se nomme Wall-E (Waste Allocation Load Lifter, Earth Class: un nettoyeur de déchets, en gros), et qui a reconstruit une sorte de petit univers personnel autour des objets qu'il décide de garder... Il va faire une rencontre, celle de EVE (Extraterrestrial Vegetation Evaluator), une jolie robote dont la mission est de venir sur terre pour trouver des traces de végétation. Et... Elle en trouve!
Elle est envoyée de l'espace, où un vaisseau en perpétuel transit conduit les humains vers nulle part. Habitués à leur sort, immobiles et résignés, ces bibendums ont bien besoin qu'on leur secoue les puces, c'est ce qui va arriver!
Au-delà même de sa métaphore et de son intrigue parfaitement construite, Wall-E est une réussite à tous les niveaux, par son esthétique (on évite l'abominable écueil de Cars), par son scénario, par ses personnages, mais aussi par le choix de mise en scène, de doser en les faisant progresser, les péripéties:: au début, nous sommes face aux aventures Tatiesques d'un petit robot quasi muet, puis le dialogue s'installe peu à peu, ainsi que les rencontres.

La mise en scène fait un grand usage d'un geste, qu'o retrouve dans tous les stades de l'intrigue, et qui est d'abord le signe d'humanité retenu par Wall-E: prendre la main de quelqu'un. Ce que vont faire les humains à leur tour en se redécouvrant au fur et à mesure... Un geste simple, donc, mais riche de sens dans un message que d'aucuns trouveront probablement gnan-gnan. Tant pis pour eux...
C'est constamment merveilleux, souvent très drôle, et d'une richesse insoupçonnable. Pixar et Stanton ont ancré leur film dans l'histoire du cinéma, en faisant de Wall-E un romantique qui se regarde Hello Dolly pour se raccrocher à l'humanité. De même, lors de son "éveil", un humain cherche sur son ordinateur des infos sur les plantes, et tombe sur un plan extrait de A corner in wheat, de Griffith! Plus tard, sa (re)découverte de la station debout est l'occasion de ressortir du placard Also Sprach Zarathustra, de Richard Strauss! 2001, encore et toujours... Mais Wall-E ne se contente pas de se placer dans l'histoire de la science-fiction et du cinéma, c'est un grand film surprenant, à voir et revoir séance tenante.

/image%2F0994617%2F20230717%2Fob_b0ba5e_wall-e-blu-ray-4k-ultra-hd.jpg)