
Ce court métrage est un pur exercice de style comme on peut assez souvent en voir, mais il possède un timing formidable... Celui en revanche qui ne possède pas le bon timing, c'est Dani: il a décidé en effet de demander sa petite amie en mariage en profitant d'un lieu magique de la montagne, un restaurant situé dans un endroit absolument sublime. Il a tout combiné avec ses copains, l'un qui vient accompagner la jeune femme dans le restaurant sous un prétexte quelconque, et l'autre qui filme l'arrivée de Dani. Au moment où le film commence, celui-ci vient de se rendre compte que le restaurant accueille ce jour-là une fête techno bien bruyante, puis tout foire de manière implacable... Dans le champ, des gens saouls, des streakers, puis l'arrivée de la jeune femme seront pour Dani autant de déconvenues voire d'humiliations.
Nous avons déjà vu un autre film du même metteur en scène qui dans le cadre idyllique de la montagne plaçait un jeune homme confronté sans comprendre à la faillite de son couple, et le voyait déambuler dans une station thermale. Ici, c'est à travers un plan unique, un plan-séquence maîtrisé, que l'intrigue se déroule. Un plan-séquence, tourné-monté, c'est bien sûr une prouesse à la mode, et la provenance du film (réalisé pour une école du cinéma Viennoise) enfonce le clou du cliché. Mais en treize minutes top-chrono, Wenger assure systématiquement juste ce qu'il faut pour faire mouche, et le résultat est affligeant, cruel et franchement drôle...