
En 1933, finalement, Ising et Harman, les transfuges de chez Disney qui ont constamment roulé leur bosse en passant sans vergogne d'un studio à l'autre, pouvaient en remontrer à n'importe qui: c'est la leçon de ce petit film d'une grande qualité en dépit de ses aspects franchement épisodiques...
Sur les étalages d'un marchand de journaux, les personnages des couvertures de magazines prennent vie, et dans un premier temps, se lancent dans l'interprétation d'une chanson (qui donne son titre au film). C'est un cow-boy qui donne le ton mais tout le monde participe. La deuxième partie voit des gangsters s'échapper des magazines de cinéma, et tenter de voler le contenu de la caisse, et tout le monde se ligue contre eux...
D'une part, on voit bien le mode de fonctionnement des Merrie Melodies, et leur limite: illustrer une chanson du répertoire Warner... De l'autre, outre le prétexte du film qui reviendra plusieurs fois notamment dans Book Revue de Clampett (et ce de façon autrement plus spectaculaire), nous voyons ici tout l'univers des cartoons de la WB, qui tranchait quand même beaucoup sur celui de Disney: une thématique volontiers adulte, un ton plus sérieusement acide, et une invention graphique solide... Sans oublier une inspiration fortement cinématographique. Une leçon que retiendra l'animateur en chef, ici: c'est Friz Freleng...


