Ce film a beau avoir été placé sous la haute autorité symbolique de Jules Verne, il n'a aucun rapport avec le roman; mais on s'amuse beaucoup à ce balbutiement du cinéma fantastique Hollywoodien, qui allait vite devenir majeur, dès 1931, en fait; le principal intérêt réside dans le coté OVNI du film, hybride: muet avec des séquences parlantes, noir et blanc avec des séquences couleur, il a été un pur produit de studio, préparé sous la direction de Maurice Tourneur dès 1926, puis passé brièvement sous la férule de Benjamin Christensen avant que celui-ci ne soit viré de la MGM, puis de Clarence Brown, avant d'aboutir en 1929 sous la direction de Lucien Hubbard, son scénariste. Des trois ans de préparation, reste l'étrange impression que l'acteur Gibson Gowland est parfois blond, parfois brun...
Reste aussi un film erratique, mal fichu, mais je le répète hautement distrayant: impossible de croire une seconde à cette apocalypse soudaine, ce déchaînement de violence et d'explosions qui frappe une île reculée d'un royaume de carnaval dans laquelle les anciens amis Lionel Barrymore et Montague Love s'affrontent, pendant qu'un hypothétique "peuple des abysses" attend son heure pour frapper... les séquences parlantes, intégrées au corpus du film, restent sans surprise les moments les plus statiques et les moins intéressants, mais pour le reste, le film ne s'arrête jamais: ça bouge tout le temps, partout, et dans tous les sens...