
Situé dans la filmographie de son réalisateur juste après la plénitude de The Roaring Twenties, ce film est une toute autre paire de manches... Un contrat probablement signé avec la Republic et avec John Wayne, la toute nouvelle étoile montante du western en renouveau, alors que Walsh était encore incertain sur l'avenir de sa carrière. Du coup, s'il est évident que le metteur en scène s'est plus à mettre en images une petite communauté bourgeonnante de l'Ouest en devenir, l'intrigue de ce film lui a échappé, probablement par ennui, et on y décèle surtout la confusion des idées politiques de son acteur principal... Ce qui on le reconnaîtra facilement, n'est pas une bonne nouvelle.
The Dark Command est situé dans le Kansas des prémices de la Guerre de Sécession, alors que le Nord et le Sud affûtaient leur couteaux, et que certains territoires, dont le Kansas était le plus représentatif, se construisaient, sans avoir pleinement choisi entre défendre l'esclavage ou défendre l'Union. Un cow-boy (Wayne) vient s'y installer, et va devenir marshall, entrant en concurrence avec un maître d'école (Walter Pidgeon) acquis à la cause Sudiste, pour les beaux yeux de Claire Trevor.
Le maître d'école est un démarquage du personnage sulfureux de William Quantrill, un homme acquis à la cause du Sud, mais surtout attiré par le profit qu'il pouvait tirer de pillages peu scrupuleux. Dans ce film il se mue en un intellectuel frustré qui mesure mal sa propre volonté de puissance... Et Walter Pidgeon ne parvient pas à lui donner toute la puissance voulue, pour commencer, ce qui rend le film très confus. Mais surtout le personnage de Wayne, représentant la force angélique du minus habens (et fier de l'être), se place dans une glorification du débile profond, opposé à cet être maléfique, l'intellectuel, qui devrait nous faire rire si elle n'était constamment affligeante. On peut passer son chemin, ou regarder les trente première minutes, Walsh s'y est (un peu) amusé.
