Amarilly Jenkins (Mary Pickford) vit de ce que d'aucuns considèrent comme le mauvais côté de San Francisco, avec sa famille Irlandaise: elle a quatre frères, ceux qui sont adultes sont devenus policiers, et ceux qui ne le sont pas encore sont plus ou moins des voyous... La mère (Kate Price) est une fière lavandière, fille de lavandière et si Amarilly veut bien suivre la lignée, mère de lavandière. Une famille simple, saine, qui vit sa petite vie tranquille loin des soucis, et en plus Amarilly a un petit ami, le barman Terry (William Scott). Jusqu'au jour où, à l faveur d'une bagarre qui a éclaté alors qu'il s'encanaillait, Amarilly ramène à la maison le beau dandy Gordon Philips (Norman Kerry), un oisif qui est doté d'une famille qui est tout le contraire de celle d'Amarilly. A partir du moment où la jeune femme est entrée dans la vie de Gordon et de sa riche famille, ceux-ci se mettent en tête de l'élever socialement et humainement, si possible...
Marshall Neilan et Mary Pickford, avec ce scénario insubmersible de Frances Marion, visent la comédie tout de suite, et ils ont raison!: l'énergie déployée par tous les acteurs, Pickford en tête, pour mettre en valeur les qualités humaines et la vie profondément enthousiaste des Jenkins, ne peuvent aller que dans ce sens. Du coup le film se joue de coups de théâtre qui en d'autres circonstances auraient pu tourner au drame, et la rencontre entre les Jenkins et la richesse va devenir, pour la famille Irlandaise, juste une expérience burlesque. Dans le contexte cinématographique éminemment édifiant de la fin des années, c'est une excellente idée, et c'est assez novateur.
Le film, durant vingt minutes, nous promène d'ailleurs dune famille à l'autre avec un montage parallèle discret, nous permettant d'avoir fait notre choix au moment où Norman Kerry et Mary Pickford se rejoignent. Le choix de l'acteur est excellent, car il n'a pas son pareil pour jouer à la fois une fripouille et un type sympathique... Et il extrêmement crédible en fêtard. La bonne humeur générale, la vivacité de la production, l'abattage de Pickford, rien n'est raté dans ce joli film, l'un des derniers de l'actrice pour Artcraft avant la création de sa compagnie.
