Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
  • Contact

Recherche

Catégories

27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 17:06

Avec ce film, Cukor s'installe fermement dans l'organisation de la MGM, et se voit confier un film d'une extraordinaire importance... C'est son troisième film pour le studio, mais il s'est précédemment (Dinner at eight) montré digne de la confiance de Mayer... Et il va devenir incontournable pour les adaptations littéraires prestigieuses (Little women, pour la RKO en 1933). Et c'est bien de ça qu'il s'agit, car toutes proportions gardées, ce que David Selznick, producteur du film, veut obtenir avec son Copperfield, c'est la crème de l'adaptation de Dickens. D'où l'impression évidente que l'on n'a pas lésiné sur les moyens...

Et sur les stars, cela va sans dire: si Copperfield adulte est un inconnu (Frank Lawton), le personnage enfant est interprété par Freddie Bartholomew, déjà un vétéran à l'âge de 10 ans, il a participé en Grande-Bretagne à 4 films, et son interprétation est formidable. Autour de lui, on reconnaîtra Maureen O'Sullivan, Edna May Oliver, Lewis Stone, Elizabeth Allan, Una O'Connor, Basil Rathbone, Roland Young et bien sûr W.C. Fields, dans le rôle de la sympathique fripouille Wilkins Micawber...

On connaît l'intrigue, cette histoire d'un orphelin qui grandit dans l'adversité pour prendre la revanche sur la vie grâce à l'affection d'une poignée d'amis, et qui va laver par sa rigueur et sa morale (sans parler de son indécrottable sentimentalisme) le sentiment de péché laissé par le mariage de son père avec une jeune femme que sa famille n'approuvait pas... Comme on est chez Dickens, le sadisme des contrariétés qui s'accumulent (mort des êtres aimés les uns à la suite des autres, misère, difficultés de tous ordres) ne s'arrête qu'avec le mot fin, mais qu'importe: ce qui est réussi dans le film, comme dans le livre, c'est cette accumulation de personnages qui prennent paradoxalement leur vérité dans l'excès de leur caractérisation. Certains sont tellement fabuleux qu'ils valent à eux seuls le prix du ticket (et c'est un passe familial...): Edna May Oliver, impétueuse tante un rien rigoureuse, qui va devenir plus tendre au fur et à mesure, est d'ailleurs la première personne qu'on verra dans le film, et bénéficie d'une accélération inattendue du défilement de la pellicule; Fields est à son aise dans le rôle ambigu mais foncièrement sympathique de Micawber; Lionel Barrymore interprète un vieux pêcheur comme quelqu'un qui l'a fait toute sa vie, ce qui n'est pas loin de la vérité; enfin, on appréciera à sa juste valeur Roland Young si souvent préposé aux nobles anglais sans histoires, qui joue ici le maître hypocrite Uriah Heep, avec génie...

Cukor continue à imprimer sa marque, parfois bavarde mais quand les dialogues son excellents, on rend les armes...

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans George Cukor