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28 juillet 2019 7 28 /07 /juillet /2019 15:28

Le Charleston est sans doute l'une des obsessions les plus folles des années 20: cette danse foncièrement joyeuse et délirante, après tout, s'explique très bien dans un pays qui était en proie à une vague d'optimisme sans précédent, et qui allait d'ailleurs le payer très cher... Mais c'était aussi une façon pour le très grand public d'appréhender et de participer au développement du jazz, qui reste tellement indissociable de la période qu'on l'a appelée The jazz age...

La comédie ne pouvait que s'en emparer, et à l'instar de l'autre Charley, Chase, Bowers a donc conçu cette comédie pour se moquer gentiment, non seulement des maniaques du Charleston, de cette mode qui consistait effectivement à organiser des concours un peu partout, mais aussi des pères-la-pudeur invétérés qui voyaient dans la danse comme dans toutes les occasions de s'amuser, le spectre de l'immoralité... 

Alors que le garçon de ferme (Bowers, le seul acteur identifié) se passionne pour le charleston, le fermier organise des réunions avec ses voisins pour organiser la riposte contre cette danse. Charley envisage pour sa part d'apprendre à danser à la perfection, afin de gagner une coupe, un prix, et tant qu'à faire la main de la mystérieuse Senorita De Coy. ...Ce qui n'arrange pas les affaires de la fille de la ferme, qui est amoureuse de lui.

Toute la première partie est consacrée au désastre que consiste l'obsession de danser du héros, qui a acheté une méthode, et passe son temps à tracer des pas à la craie dans toute la maison. La deuxième partie est plus intéressante, et nous y voyons le géniale bricoleur inventer des chaussures qui dansent toutes seules, qui vont bien évidemment occasionner leur lot d'ennuis. Une sous-intrigue, consacrée à la jeune fille de la maison, est l'occasion pour Bowers de se vautrer dans le douteux, puisque la jeune actrice est très enrobée, et ses efforts pour danser font bien sûr bouger les meubles... Pas du meilleur goût, mais le personnage aura sa revanche.

On voit ici les limites du style de Bowers, qui développe pour ses films des trésors d'invention en animation, mais reste attaché à un burlesque assez rétrograde. ...Pour ne pas dire rustique.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charley Bowers