
Le Petit Nicolas (Mathéo Boisselier), dans ses éternelles années 50-60, part en vacances avec ses parents (Valérie Lemercier et Kad Merad), et sa grand-mère (Dominique Lavanant). Il part avec une mission, écrire à son amie Marie-Edwige, d'autant que celle-ci l'a gentiment embrassé avant leur séparation. Bien sûr, il va trouver des copains en vacances à la mer, et bien sûr ses parents vont se disputer, un peu. Et il va aussi y avoir dans la vie de cette petite famille, l'irruption d'une autre famille (Judith Henry et Bouli Lanners), surnommée les Bernique (c'est une longue histoire), avec leur fille Isabelle que Nicolas va prendre en grippe...
Laurent Tirard avait réussi une sympathique adaptation des histoires du Petit Nicolas dans un film de 2009 dont la plupart des personnages adultes étaient interprétés par les mêmes acteurs que dans ce film... Un long métrage respectueux du personnage de Sempé et Goscinny, qui remettait plutôt bien en selle un univers surranné, gentiment humoristique, et donnait envie de reprendre à la source, c'est à dire de relire les nouvelles originales... Le problème avec ce film, c'est donc de se réapproprier cet univers dans le but probable de pérenniser une franchise... Donc cette fois, on peut le dire, en tant qu'adaptation, ce n'est pas tout à fait ça!
Mais l'intérêt c'est sans doute l'aspect carte postale, une sorte de plaisir vaguement coupable, de retour aux années 60, avec les couleurs pastel qu'on leur imagine, la mode, les voitures, les façons de parler, et des souvenirs d'enfance des parents des jeunes et moins jeunes spectateurs... Car ceux-là ne s'y retrouveront certainement pas. Cette France dans laquelle la femme ne travaille pas (ou pas toujours), où la belle-mère est l'ennemie du papa, qui de son côté fait tousser tout le monde avec sa pipe... Par contre, on aurait certainement pu appeler ce film Les vacances des parents du Petit Nicolas! Il leur arrive beaucoup de choses, en paticulier un risque sur leur union, à cause de fréquentations mal venues (sans parler de l'inévitable épisode "naturiste", un cliché depuis Le Gendarme...
Oui, ce n'est pas une référence des plus nobles...
De son côté, Nicolas (l'acteur a changé, pour des raisons évidentes) est souvent la victime des circonstances. Les meilleurs moments proviennent comme chez Goscinny du décalage entre les circonstances et la compréhension qu'en a Nicolas.
Mais bon, la limite du film (parfaitement sympathique, même si moins que le précédent) c'est précisément de venir après tant d'autres... à commencer par Les Vacances de M. Hulot! Et en s'éloignant de la spécificité des récits originaux, et de la narration de Nicolas (assez limitée ici), on perd en esprit, quand même...