
Et donc ceci est le film qui gagna l'oscar du meilleur film pour cette année-là, contre Saving private Ryan (!) et The thin red line (!!): j'arrêterai de persifler tout de suite après vous avoir fait remarquer que ce n'est sans doute pas parce qu'il était meilleur, car ça se saurait...
Non, Shakespeare in love, c'est le cinéma Britannique des années 90: ça a le goût du cinéma Britannique, ça a l'accent, les acteurs... Mais c'est du prêt à filmer, brillant et alerte, souvent drôle, agréable aux yeux et aux oreilles, et au final vide comme du vent. Maintenant, du vent, du vent, on en aurait bien besoin par cette période de canicule. Donc on regarde un film dans la quiétude de son salon: pourquoi pas cet agréable passe-temps avec des allusions rigolotes à Shakespeare? On y trouve des anecdotes toutes plus fausses les unes que les autres, dont on est à peu près sûr qu'un jour on nous les ressortira dans des copies à l'université...
Et le pire, c'est qu'après tout ça rien n'y fait: cet ersatz de film se consomme sans aucun déplaisir, laissant comme le vent un modeste souvenir, avant de se faire oublier.