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  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 15:52

Bond a des malédictions, je pense: prenez Tracy, par exemple: pendant longtemps, elle a été le fantôme de la femme parfaite, celle qui a plu à James Bond au point de l'épouser, sans passer par le lit d'abord... Elle avait fini sous les balles de Blofeld qui était très énervé ce jour-là...

Blofeld: le nom est lâché. C'est ici que l'on peut se souvenir d'une autre malédiction, celle du méchant qui refuse de ne pas revenir, et qui finira ejecté d'un hélicoptère. Entre temps, Blofeld aura traversé plusieurs séries de films James Bond, de Sean Connery en Roger Moore en passant par George Lazenby et Sean Connery de nouveau. Ce qui n'a pas empêché Bond de continuer à penser à Tracy: l'une des dernières fois si je ne dis pas de bêtises, c'est avec Timothy Dalton qui se recueillait sur sa tombe...

Là où je veux en venir, c'est tout simplement que je pense que la malédiction dont souffre le Bond actuel est celle du reboot. Exit Tracy, bonjour Vesper, désormais Bond naît de Casino Royale. Et je ne sais pas qui a eu cette idée saugrenue, mais désormais les fils rouges prennent toute la place. On est donc prié de faire attention à ce qui se passe et de tout prendre au sérieux... 

...Et ça je m'y refuse, le propre d'un Bond est d'être une capsule d'évasion hors du temps, avec suffisamment de cohérence interne pour tenir la route (Casino Royale y parvient sans problème, remarquez) et maintenir notre intérêt, mais l'intrigue? On s'en fout: l'important c'est que 1) Bond lui y croie, et 2) on a envie de le suivre.

Eh bien là, j'ai pas envie!

Alors ici, il y a de belles choses, notamment quelques décors inspirés des séquences dont certains plans sont à tomber par terre: isolez-les, et vous aurez de très belles pochettes Hipgnosis pour d'hypothétiques futures compilations de Pink Floyd! On a en Madeleine Swann (Léa Seydoux) un personnage qui donne envie qu'on la suive. 

Et puis il y a de la prétention, des méchants plus ratés les uns que les autres, une intrigue qu'on ne peut suivre qu'en ayant pris au sérieux les trois films précédents. Oui, trois, car on est dans un reboot. La preuve, c'est que le méchant s'appelle Blofeld... L'ado d'aujourd'hui étant incapable de s'intéresser à quelque chose de "trop vieux", on éradique le passé de James Bond... Tout en se permettant un dernier clin d'oeil avec une Aston Martin dans les rues éternelles d'un Londres qui aurait pu être celui des années 60. Bref, Sam Mendes est un excellent metteur en scène, il avait réussi Skyfall. J'espère qu'il s'est fait plaisir avec ce film pour rien, qui distille lentement mais sûrement un ennui mortel.

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Published by François Massarelli - dans Bond Sam Mendes