
Une jeune femme de New Orleans se retrouve changée en grenouille après avoir croisé la route d'un Prince vain et dragueur, qui a subi le même sort. Les deux créatures vont devoir cohabiter (hi hi) afin de rétablir la situation, et pour cela affronter le maléfique vaudou de Facilier le shadow man...
Ceci est l'avant-dernier film de vraie animation proposé par les studios Disney (le dernier est Winnie the pooh), et comme on est chez Disney, je propose de régler un détail tout de suite: ce qui fâche...
Alors, cette manie de truffer le film de chansons, cette sur-simplification culturelle dans laquelle toutes les cases sont cochées (c'est la Louisiane, alors... accent, check, gumbo, check, vaudou, check... etc), cette cohabitation si harmonieuse entre les noirs et les blancs, non je vous assure il n'y a pas le moindre problème, et d'ailleurs les noirs sont pauvres, et les blancs sont riches et ils emploient les noirs, l'obsession soulignée à gros traits des filles pour devenir princesses, les personnages d'animaux copains-grotesques-mais-plein-de-ressources-même-si-zut-il-y-en-a-un-qui-meurt-à-la-fin, les jeunes gens qui forcément ont tous un talent fou pour chanter/danser, et enfin, bien sûr, un monde dans lequel tout est bien rangé: certes, la jeune noire tombe amoureuse du prince... mais ouf: celui-ci n'est pas blanc.
Voilà, je pense qu'on a fait le tour. C'était important, parce qu'une fois évacués tous ces menus défauts énervants, je pense que ce film ultra-distrayant est le plus réussi, le plus réjouissant, le plus drôle, le mieux animé, le plus inspiré, le mieux composé (Randy Newman!), le plus riche, et enfin celui doté de la plus riche vie intérieure que les studios Disney ont pu réaliser depuis Sleeping beauty. Carrément. Comme en plus l'idée était (voir plus haut) d'explorer et exploiter le folklore de la Lousiane, il y a nécessairement de la matière. le personnage principal, celui de Tiana, est une jeune femme née du très mauvais côté de la barrière et s'il n'y a pas un gramme de présence du racisme ambiant dans le film, on peut aussi lire entre les lignes... Le casting est inspiré, et si on profite assez peu de l'interprétation de John Goodman, on a en Keith David, qui joue le Shadow man Facilier, un méchant de toute beauté.
Bref: un classique, dont je suppose qu'il sera peut-être refait un jour en fausse live-action pour oblitérer un peu plus l'héritage d'animation d'un des fleurons du cinéma mondial. Plutôt de d'aller voir le remake par John Favreau de l'infect dessin animé qu'était The lion King (suis-je le seul à y trouver une interprétation fasciste?), repassez-vous celui-ci, il swingue.





