
Deux animaux vivent ensemble, dans une harmonie, disons, précaire: Louie, le perroquet, est le seul des deux qu'on puisse qualifier d'intelligent, et le gros chat balourd Heathcliff est pour sa part totalement crétin. Quand le perroquet apprend qu'un milliardaire a légué toute sa fortune au chat, mais qu'en cas de décès de ce dernier elle lui reviendrait à lui, Louie commence à planifier des attentats...
D'une part, on est pour ce qui est de l'intrigue dans un domaine assez classique: un animal veut du mal à un autre, et ses tentatives échouent les unes à la suite des autres; d'autre part, comme dans les aventures désastreuses du coyote de Chuck Jones, ici c'est le malin qui d'une part est le méchant, d'autre part échoue dans toutes ses entreprises, en dépit de leur élaboration très pensée...
Ensuite, on pourra quand même objecter que Heathcliff, le chat totalement idiot, tellement bête qu'à un moment il étouffe parce qu'il a tout bonnement oublié de respirer, est sérieusement politiquement incorrect, mais justement, à quoi sert de prendre pour héros des animaux qui parlent, si après ça on en peut pas tout se permettre?
En tout cas il flotte sur ce film, si différent des oeuvres de Jones/Freleng/McKimson, un parfum post-Clampettien qui n'est évidemment pas une surprise, puisque Davis a repris l'ancienne unité du glorieux fou furieux à son départ. On est dans du plus raisonnable, certes, mais quand même, ce film agressif et outrancier fait du bien par où il passe... Une autre influence importante de Davis, de toute évidence, est le grand Tex Avery qui aimait tant les personnages d'idiots...
