
Le Dr Hudson a un accident, mais ne peut être sauvé: dans sa clinique, c'est la consternation. La jeune épouse Helen (Irene Dunne) et la fille du défunt (Betty Furness) sont effondrées, et par dessus le marché un jeune homme qui a eu un accident stupide (provoqué par sa conduite indigne) au même moment que le docteur, est présent à l'hôpital, au grand dam du personnel: il se murmure que les soins qui lui ont été prodigués à lui, auraient pu sauver Hudson...
Pourtant Bob Merrick (Robert Taylor), malgré son immaturité, a de la compassion pour Helen, au point de commencer à la harceler de sa présence. Il a aussi appris l'un des secrets étranges du défunt docteur: celui-ci pratiquait une activité secrète de bon samaritain... Mais ce qu'il obtient quand il essaie de faire le bien pour son propre intérêt, va être catastrophique: il va provoquer un accident dans lequel Helen perd la vue. Bobby change alors de façon spectaculaire, déterminé à suivre l'exemple du Dr Hudson.
Nous sommes en plein mélodrame, assumé jusqu'aux coïncidences les plus énormes, et c'est un vrai bonheur. Si les films de Stahl réalisés pour Universal dans les années trente, restent un peu plus froid que leurs remakes flamboyants par Douglas Sirk (un cas assez rare de remake éclipsant l'original), reste que cette atmosphère entre drame humain déchirant, et comédie, est très réussie. Robert Taylor, qui doit se vieillir dans le film, donne une belle évolution à son personnage, d'un dandy vain et imbu de sa personne, vers un médecin digne et très efficace, et Irene Dunne est comme à son habitude: excellente...
Ce qui est sans doute une petite réserve devant cette première adaptation du roman de Lloyd C. Douglas, c'est sans doute que justement, il y a eu un effort conscient de la Universal de se raccrocher au wagon de la screwball comedy naissante, et par moments, certaines scènes par ailleurs excellentes nous éloignent un peu de l'atmosphère folle du mélo...
