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18 août 2019 7 18 /08 /août /2019 11:43

Réalisé aux Etats-Unis lors de son escapade de la fin des années 10, ce film de Perret est une curieuse et attachante production qui mêle le ton habituel des comédies du metteur en scène, souvent situées dans le meilleur des mondes, et un esprit patriotique résolument affiché, dans le cadre de l'optimisme glorieux d'après la première guerre mondiale... Ce qui n'empêche nullement l'ironie. Mais ça permet aussi d'utiliser des images de propagande et d'actualité, une aide précieuse des cinéastes pour les années qui s'annonçaient. Car (et ce film le pressent de manière évidente) cette «Grande Guerre», le cinéma du monde entier, à l'aube des années 20, n'en était pas débarrassé...

Doris, ne jeune femme de la bonne société New-Yorkaise, délaisse les occupations mondaines, et ne s'intéresse absolument pas au prétendant (un capitaine Anglais en stage chez les Marines) que son père lui a quasiment élu d'office... En effet, elle dévoue le plus clair de son temps à écrire des lettres, et en recevoir, d'un soldat Américain solitaire, qui n'a personne d'autre qu'elle. Elle apprend un jour qu'il est très mal en point, et décide de faire la traversée: elle sollicite l'aide du capitaine éconduit, qui accepte. Mais les sous-marins rodent...

D'un côté, le film assume son côté propagandesque, dont la copie Française (probablement la seule disponible) accentue encore le délire (le titre français, Les Etoiles de la Gloire, en dit long), mais le réalisateur met un point d'honneur à décrire cette saleté de guerre sous un angle humain. Oui, les hommes (et les femmes, car Doris se dévoue et risque sa vie pour «son» soldat) sont des héros, mais ils vivent, souffrent, et parfois rient aussi. L'ironie que je mentionnai est surtout dans le fait qu'au début du film Perret nos montre les meilleures filles de la meilleure société, qui écrivent des lettres à des soldats comme on élève des cochons d'Inde. Seule Doris y consacre vraiment sa personne...

Et puis, Perret oblige, le film est truffé de scènes de la plus belle composition, aux lumières travaillées, à l'interprétation impeccable. Il nous sort un numéro qui n'est pas éloigné de The little American de DeMille, mais il en fait tellement moins... Et une partie du film, consacrée à la vie des soldats pour tromper l'ennui est l'occasion d'essayer des caches qui ont un effet plastique intéressant. Oui, décidément, Léonce Perret était un cinéaste majeur...

 

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Published by François Massarelli - dans 1919 Première guerre mondiale Léonce Perret Muet