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11 septembre 2019 3 11 /09 /septembre /2019 16:09

Tout a une fin... Comme la période dite pre-code, par exemple, qui s'est finie en 1934-1935 lorsque les studios ont été priés de cesser de ruer dans les brancards et de se conformer à un certain nombre de règles édictées par un groupe de pères-et-mères-la-pudeur... Comme par hasard, c'est aussi la période durant laquelle la collaboration légendaire mais probablement un brin vénéneuse entre Sternberg, Dietrich et la Paramount prend fin. Et c'est avec ce film que l'histoire cesse...

Adapté du roman La femme et le pantin de Pierre Louys, déjà adapté deux fois auparavant (et ce ne serait pas la dernière fois), il raconte les amours hautement improbables de Concha Perez (Marlene Detrich), intrigante collectionneuse, et de toute l'Espagne: toreadors, fascistes ou révolutionnaires, militaires ou brigands, tout le monde y passe semble-t-il. La première partie est un peu un passage de relais: Don Pasqual (Lionel Atwill), qui connaît bien la belle, raconte à son ami Antonio (Cesar Romero) ses aventures malheureuses avec celle qui lui a brisé le coeur. Antonio qui était auparavant intrigué, jure qu'il n'essaiera pas de la séduire, mais... se précipite dans ses bras quand même. Les deux hommes iront jusqu'au duel.

C'est un bien étrange film, trop riche sans doute pour être honnête, et dont les coutures sont parfois soulignées par d'évidentes coupes. Pas étonnant dans la mesure où, en cette époque de tentative de coup de frein sur les turpitudes du cinéma, Sternberg n'a pas choisi un matériau très présentable... Il est donc court, et apparaît très concentré. De plus, l'atmosphère semble constamment hésiter entre le mélo baroque à la Morocco, et la comédie, pour laquelle un personnage (irrésistible) a été confié à rien moins que Edward Everett Horton soi-même!

Sternberg (qui avec une certaine ironie s'est débrouillé pour que Lionel Atwill lui ressemble étrangement) signe non seulement la direction mais aussi la photographie, et c'est le point fort du film: son style qui se joue de tout (les décors stylisés et étouffants, les costumes excessivement étranges de Travis Banton pour l'actrice, et bien sûr il maîtrise les éléments: pluie, brume, lumière et ombre. mais cette intrigue dans laquelle Lionel Atwill doit se battre contre Cesar Romero, pour une intrigante qui fait aussi Espagnole que moi je ressemble à un Inuit, et qui par-dessus le marché chante horriblement mal, me laisse froid, mais alors froid... Comme un igloo.

 

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Published by François Massarelli - dans Josef Von Sternberg Edward Everett Horton