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20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 19:32

Un film, une lanterne, trois parties: les deux premières sont signées de Gilles Grangier, la dernière de Lautner. Le script est lui de Simonin, et les dialogues de Michel Audiard dont la verve est particulièrement présente: c'est qu'il est ici question d'un contexte historique particulier, celui de fermeture "par l'intolérance" des maisons dite de tolérance. Qu'on se le dise tout de suite, le film n'est ni un plaidoyer, ni un aperçu nostalgique, juste un récit goguenard en trois actes, qui fustige le bourgeois à travers l'histoire d'un ironique retournement de situation...

La fermeture: Bernard Blier est le taulier d'une maison qui ferme, donc, à l'heure dite. On assiste aux préparatifs de départ des petites pensionnaires, et aux lamentations des têtes pensantes de l'entreprise comme du petit personnel... Et puis Blier est à la fête! Sinon, on pose dans cette partie des liens avec les deux suivantes: on y fait allusion à Lucette, une fille qui est partie, et qui reviendra dans la deuxième partie. On décide d'un cadeau à lui faire: l'emblématique lanterne...

Le procès: c'est celui d'un malfrat joué par Jean Lefebvre: il a commis un cambriolage chez la baronne Seychelles du Hautpas, née Lucette Granu (Andrea Parisy): bien qu'il ait subtilisé des fortunes en bijoux (qu'il a tous restitués), le cambrioleur est accusé d'avoir volé une lanterne qui n'a pas été retrouvée... Le procès vire au grand n'importe quoi, avec le retour de Blier en témoin lyrique d'une époque révolue.

Et justement, la lanterne revient dans le troisième épisode, Les bons vivants: elle avait été volée par le complice de Lefebvre, joué par Carmet, et Louis de Funès l'achète, semble-t-il pour décorer sa maison à la fin d'un sketch hallucinant où le brave homme, un bourgeois rigoureux, bon et vertueux, offre l'asile à une prostituée (Mireille Darc) puis les choses évoluent, jusqu'à ce que son auguste domicile se transforme en une véritable maison close, semble-t-il sans qu'il en ait eu connaissance...

Sur ce sketch rigolo, les complices qui sont derrière la caméra se paient effectivement la fiole du bon bourgeois de province, ce qui poussa les bonnes gens et autres pères-la-pudeur à vilipender le film, alors que sa principale qualité, justement, est de ne pas trop se prendre au sérieux... 

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Georges Lautner Michel Audiard