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10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 09:18

A Paris, le très respecté Charles Bonnet (Hugh Griffith) vend un tableau exceptionnel, pour une fort coquette somme... Quand elle apprend cette nouvelle, sa fille Nicole (Audrey Hepburn) manque de s'étrangler, puisque c'est un faux, un authentique faux entièrement peint, comme toute la collection Bonnet, par Charles. Un faussaire génial, patient et sournois, qui arrondit sa retraite avec des ventes très rares, mais spectaculaires... Il pousse même le bouchon jusqu'à prêter une statuette supposée être de Benvenuto Cellini, mais qui en réalité est une création de feu son père, à un musée Parisien... Sa fille le prévient, un jour quelqu'un s'apercevra de la supercherie! En attendant, c'est un cambrioleur qui va se mêler de venir voir la collection de plus près, le fringant Simon Dermott (Peter O'Toole). Quand Nicole le surprend, elle le blesse, et... le ramène chez lui. Mais Simon est-il un cambrioleur, ou une menace pour le bien-être de la petite famille? 

Le film est fermement ancré dans une tradition des années 50 et 60, le film de casse mâtiné de comédie, et de fait, c'est plutôt une récréation pour le grand Wyler qui sort de l'ambiance lourde de The collector... Tourné à Paris, avec d'ailleurs de nombreux acteurs du cru, linguistiquement compatibles (Jacques Marin, Charles Boyer, Fernand Gravey et Dalio), c'est aussi la dernière collaboration entre Wyler et Audrey Hepburn: comme d'habitude celle-ci est splendide, et le moins qu'on puisse dire, c'est que son "couple" avec ¨Peter O'Toole fonctionne à merveille. De manière plus inattendue, le film nous présente aussi une vision rare de Eli Wallach en magnat Américain de pacotille, et en romantique invétéré de surcroît, ce qui tranche sur ses personnages habituels, mais il n'a pas l'air de bouder son plaisir...

Le "casse" conté dans le film est plus que farfelu, et se base sur une situation inquiétante pour les Bonnet: leur statue va être expertisée par principe car c'est obligatoire en cas de contrat d'assurance et les responsables du musée sont obligés d'assurer leur emprunt. Une formalité donc mais qui va tourner à la catastrophe, et Nicole va se résoudre à demander de l'aide à "son" cambrioleur, qui va monter une ingénieuse combine, dont l'exécution prend bien toute la deuxième heure du film. Donc, oui, vous avez bien lu, Audrey Hepburn et Peter O'Toole se livrent au cambriolage d'un musée.

Le film est adorable, léger dans son ton, toujours superbe esthétiquement, puisque en raison de l'abondance d'oeuvres d'art, Wyler a poussé la palette de couleurs juste ce qu'il faut afin de profiter au maximum de ce monde artistique un peu décalé. Romantique mais jamais nunuche, Audrey Hepburn prend elle aussi un plaisir évident à donner la réplique à Peter O'Toole, et on peut décidément faire bien pire dans une journée que de visionner cette adorable sucrerie d'un autre âge, qui se situe quelques part entre Charade, en beaucoup moins précis dans son sens parodique, et les comédies "Parisiennes" de Minnelli ou Blake Edwards... Bref, avec Audrey Hepburn et ses toilettes, on est en pleine bulle des sixties. ...Et plus encore, puisque ces farfelus qui arnaquent le monde sans jamais se faire prendre, et vivent dans un monde parallèle fait d'art et de beauté, sont tout à fait à leur place dans la grande galerie des marginaux sublimes de William Wyler.

 

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Published by François Massarelli - dans William Wyler Comédie