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6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 17:10

On prend les mêmes et on recommence? Pas tout à fait, en fait... C'est à n'en pas douter le succès énorme du premier volet qui a poussé Yves Robert, Francis Veber et Pierre Richard à repartir à la rencontre de l'hurluberlu violoniste aux chaussures dépareillées, mais un certain nombre d'indices dans la continuité me font penser que ça n'a sans doute pas été de tout repos... Il y a du avoir des complications, des faux départs et des réajustements, et ils se voient en particulier dans la première partie. Et on sent que s'ils font parfois allusion au premier film à travers un motif (la robe de Mireille Darc, cette fois blanche), une scène répétée (un concert qui vire au burlesque ou une arrivée à l'aéroport qui offre une variation sur celle du premier film), Robert et Veber se sont clairement efforcés de ne pas trop se répéter.

Le film part de la situation du premier film, avec un capitaine arriviste (Michel Duchaussoy, brillant dans son attitude glacée qui cache des torrents d'insécurité) qui est arrivé à la conclusion que le colonel Toulouse avait bidonné l'affaire du Grand Blond pour perdre son adjoint Milan. Ce qui du reste est parfaitement exact... Sous la responsabilité d'un ministre dépassé par les événements (Jean Bouise), il demande à Toulouse (Jean Rochefort) de faire revenir le super-espion. Toulouse prend donc la décision qui s'impose: faire tuer son Candide, qui pendant ce temps passe des vacances à roucouler avec Christine (Mireille Darc) à Rio...

Le film est drôle, vraiment drôle, mais il est assez clair que Robert se vautre par moments dans la facilité... On préférait François Perrin quand il ne savait pas qu'il était au milieu d'un panier de crabes d'espionnage! Et cette suite présente des incohérences: qui, par exemple, a envoyé la lettre à Maurice (Jean Carmet) dans laquelle François Perrin avoue tout savoir, alors qu'ensuite il semble n'avoir aucune connaissance des agissements des espions autour de lui, en particulier lors de sa rencontre avec Toulouse? Le rôle des amis (Maurice et Paulette, interprétée par Colette Castel) qui donnait lieu à un excellent comique de boulevard, mène ici aussi à des voies de garage. D'ailleurs, le film a beau être étonnamment court (79 minutes), il possède un long résumé de la première partie, qui reste la matrice du film. Et pour ajouter à cette impression de légèreté, il n'y a ici pas un seul mort, ce qui tranche avec le premier volet!

Bref: on est en service commandé pour tous ces artistes, qui s'acquittent plutôt bien d'une mission qu'ils n'ont peut-être pas choisie, mais comme nous le savons, il n'y aura pas de troisième film. Ce n'est sans doute pas un hasard...

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Published by François Massarelli - dans Yves Robert Comédie