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10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 12:01

Alan Crosland, après avoir été un metteur en scène important à la Warner (il avait un rôle similaire à celui de Curtiz dans les années 30 et 40, pour situer: l'efficace réalisateur de projets ambitieux, en premier lieu desquels bien sûr trône son magnifique Don Juan), a sérieusement perdu du crédit et de l'influence. Ce film tarif le voit s'attaquer à un problème social pas beaucoup exploité dans le cinéma de l'époque, celui des Indiens. Mais le film peine à convaincre...

Joe Thunderhorse (Richard Barthelmess) est assimilé, jusqu'à l'extrême; il fait partie d'une troupe de spectacle équestre, et signe autographe sur autographe... Si des blancs, dont une riche snob (Claire Dodd) le renvoient facilement à sa condition d'Amérindien, il ignore tout de son identité sioux. Jusqu'à ce qu'il rentre à la réserve à l'occasion de l'agonie de son père: il y retrouve son peuple, exploité et en situation de quasi expropriation par des anglo-saxons sans scrupules, et il va prendre les choses en main quand sa petite soeur de quinze ans est violée par un croque-mort le jour de la mort de leur père...

La dernière phrase donne l'une des raisons du ratage du film: l'excès de zèle, qui donne parfois l'impression que ce film a surtout pour la WB une valeur de pulp... Difficile après de croire en la véritable portée sociale du film, quand on voit justement à quel point celui-ci schématise. On se prendrait à rêver d'une version par Lloyd Bacon (qui aurait su harmoniser le rythme du film), William Dieterle (Qui aurait su tempérer les incohérences ou carrément glisser du côté baroque), Curtiz bien sûr (son film Black Fury l'année suivante est une grande date du cinéma Rooseveltien) ou carrément William Wellman. Et surtout, si on est toujours content de voir Ann Dvorak (son rôle de jeune Amérindienne est hélas très convenu), faut-il méchamment encore dire à quel point ce pauvre Barthelmess est mou?

Donc si le film n'est pas indigne, il n'est pas, loin s'en faut, beaucoup plus qu'un prétexte à se donner bonne conscience tout en se permettant quelques licences...

 

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Published by François Massarelli - dans Alan Crosland Pre-code