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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 17:26

Dans la Russie Tsariste, la jeune paysanne Darya (Viola Dana)vit tranquille avec son père, sa soeur et le fiancé de celle-ci. Tout irait pour le mieux si le pouvoir n'avait pour obsessions de chercher et d'écraser les opposants ainsi que de permettre à ses troupes Cosaques de se défouler en mettant un village à sac de temps à autre. Quand les Cosaques viennent dans son village, Darya sera la seule à ne pas être emportée, grâce à son père qui va la cacher. Mais celui-ci est tué, et la soeur et son fiancé sont arrêtés, puis torturés à mort. Quand la soeur mourante lui est rendue, la jeune femme décide de la venger du préfet de police qui a abusé d'elle et l'a battue à mort... Pour cela, elle va joindre la résistance grâce à un inconnu qu'elle a croisé: danseur à Petrograd, Sergei est aussi un membre de la résistance, galvanisé par la volonté de vengeance de la jeune héroïne...

On est en plein mélodrame, dans l'ancien sens du mot: des péripéties sordides les unes après les autres, des horreurs qui arrivent aux jeunes femmes, pires que la mort, et des rencontres improbables... Et pourtant, entre les mains de Collins, rompu chez Edison à ce type 'exercice, c'est magique: d'une part parce qu'il exige, et obtient de ses acteurs à la fois une adhésion totale aux personnages et à l'histoire, et un jeu subtil; ensuite parce qu'il est toujours très inventif, et trouve dans les bois de l'état de New York, une recréation très poétique d'une Russie éternellement enneigée.

Il multiplie comme de juste les morceaux de bravoure, notamment lorsqu'il s'évertue à pousser le bouchon de la représentation de la torture aussi loin que la censure le lui permettra, sans enfreindre les tabous insupportables. Il joue de l'ellipse inventive avec bonheur, et est un maître redoutable du montage parallèle (les séquences de l'expédition fatale du régiment de cosaques est l'occasion pour lui d'opposer la simplicité des Paysans et la menace qui pèse sur eux, tout en privilégiant toujours le point de vue naïf de la petite Darya. Une série de scènes situées en Angleterre où la jeune femme a fui sont de moindre intérêt, mais le suspense demeure quant à sa volonté de se venger: quand, et où? réponse grandiose, et grinçante, dans ce beau film rescapé, tourné bien entendu avant les deux révolutions, et qui montre sans arrière-pensée une sympathie sans équivoque pour les idéaux démocratiques de ces gens opprimés...

 

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Published by François Massarelli - dans 1916 Muet John H. Collins **