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25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 17:19

Ce film d'après-guerre, totalisant 24 minutes, réalisé sur un coup de tête par une cinéaste qui avait été virée de son école de cinéma, est donc le premier film de Yannick Bellon, qui se place de fait dans le sillage d'autres cinéastes, qui ont eux aussi commencé par des documentaires: Dréville, Grémillon, Carné... 

Elle a posé ses caméras à Béniguet (Finistère), un îlot à peu près nu où pourtant, à l'époque, vivaient à l'année des hommes et une femme: la seule activité économique était le ramassage des goëmons...

La vie est austère, mais curieusement le film, des images prises sur le vif (et pour au moins une séquence, à la façon de Flaherty, une reconstitution quasi dramatique, celle d'un départ volontaire d'un ouvrier qui a en a eu assez, mais cela ne le mènera nulle part) et mises en son par un commentaire, dit d'une voix presque cassante par Michel Vitold, qui insiste sur le manque absolu de perspective, d'avenir ou de distractions pour les ouvriers, dont nous partageons l'ordinaire et l'intimité... Et c'est effrayant. 

Bien sûr on pense à Epstein qui a tant filmé la Bretagne, et en particulier à Finis Terrae filmé en 1928 à Ouessant; mais on pense aussi, inévitablement, à Terre sans pain de Bunuel, et son commentaire impitoyable. Le film a été restauré, et est désormais disponible en bonne place sur le Blu-ray de Finis Terrae de Jean Epstein.

 

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Published by François Massarelli - dans Documentaire