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  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 15:44

Au XVIIe siècle, lors d'une période particulièrement intense des conflits entre la Suède et les provinces Danoises, une troupe de mercenaire arrive dans un hameau Danois, pour en prendre possession et y reprendre des forces; parmi les habitants se trouvent le fermier Ole Hassel (Frederik Jacobsen), son épouse (Marie Dinesen) et leurs deux enfants, Anne (Olga D'Org) et Helle (Martin Herzberg); le caporal Prinz (Peter Nielsen), un homme peu recommandable, leur impose sur ordre du Roi de recueillir un soldat blessé, Lasse Manson (Poul Reumert)...

Alors que l'occupation se poursuit, la vie est finalement assez simple à la ferme, tant les habitants sont séduits par le convalescent... Surtout Anne bien sûr. Quand celle-ci apprend qu'en plus Lasse est d'origine Danoise, elle lui reproche ses choix. Mais les deux jeunes gens tombent amoureux, avec plus ou moins la bénédiction de tout le village... quand Lasse doit partir, il se rend compte que le caporal est parti avec son argent, le retrouve et récupère son bien en se débarrassant de son supérieur, qu'il croit avoir tué. Puis, il revient chez les Hassel pour se cacher, ce qui réjouit Anne...

C'est un peu un film en forme de halte, un conte à l'ancienne, qui aurait pu prendre deux chemins fort attendus, mais n'en fait rien: d'une part, comme le dernier chapitre des Pages arrachées du Livre de Satan, de Dreyer, on attendrait que cette histoire d'occupation, d'allégeances contradictoires et de passions entravées vire au pamphlet nationaliste, mais Sandberg et la Nordisk, qui visent le marché international avec leurs films, ont sagement mis cet aspect de l'intrigue en sourdine. Par ailleurs, on évite aussi le conte moral avec connotation Chrétienne, quand après s'être installés ensemble dans la cabane de Lasse, les deux amants consomment leur amour sans réserve. Anne, très superstitieuse, voit dans l'orage qui s'ensuit la colère divine, et d'autres lui emboîtent le pas, mais tout se passe comme si pour le metteur en scène, cette interprétation ne tient pas... Un choix sage et qui permet à Sandberg et à ses acteurs de laisser libre cours au lyrisme d'une histoire qui par moment, et toutes proportions gardées, fera un peu penser à l'amour interdit de Mary Johnson pour Richard Lund dans Le trésor d'Arne de Mauritz Stiller...

La mise en scène est une fois de plus soignée, et Sandberg est très clairement inspiré par son village médiéval et ses sous-bois. Il prend aussi du plaisir à éclairer ses scènes nocturnes à la façon des maîtres flamands, en utilisant bien sûr des bougies dans le champ pour compléter l'illusion. C'est, du début à la fin, une splendeur qui vient largement contre-balancer le côté anecdotique d'un film taillé pour séduire et satisfaire les foules... Malgré une fin dont on ne peut vraiment dire qu'elle soit heureuse.

https://www.stumfilm.dk/en/stumfilm/streaming/film/lasse-mansson-fra-skaane

 

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Published by François Massarelli - dans 1923 DFI Muet A.W. Sandberg