
Aux tous débuts du western, d'une part il s'agit de bien comprendre qu'il n'y a aucun besoin de vernis passéiste ou de distance mythique: ce qui rend les westerns des premiers temps précieux, est le fait que nombre d'entre eux sont strictement contemporains! Ce qui n'est pas forcément le cas, mais il y a néanmoins toujours des liens avec la vérité; ce film a été produit en réaction à la multiplication des films produits par d'anciens bandits, le plus célèbre étant Al Jennings qui dans la plus pure tradition du western, avait une façon bien à lui de se mettre en avant. Des anciens hommes de loi ont donc décidé d'utiliser l'arme du cinéma eux aussi, pour rappeler les spectateurs à une certaine décence vis-à-vis de la loi!
Ainsi Bill Tilghman, qui ne se met pas trop en avant, nous montre dans ce film la façon dont les forces de l'ordre balbutiantes du territoire de l'Oklahoma ont fait face à des bandes organisées qui écumaient la région. Le film est fortement authentique, du moins dans la partie qui nous est parvenue: une seule bobine sur les six du long métrage a survécu, mais on y sent un réalisme et un besoin de règlement de comptes particulièrement marqués, comme dans cette scène finale où les bandits abattent gratuitement un passant, suivi d'un intertitre: c'est parce qu'ils sont comme ça que ce sont des bandits...
Bref, on est loin, très loin, de la vision romantique du hors-la-loi comme un Robin des Bois moderne...