
Une affaire curieuse, mêlant escroquerie, vol en bande, et corruption généralisée, mâtinée de kidnapping, provoque l'intervention de Billy Stokes, vétéran aviateur de la première guerre mondiale et détective amateur. Réussira-t-il à récupérer l'argent volé et à innocenter le bouc-émissaire?
On pourrait se contenter d'ironiser, devant la pauvreté affichée de ce film qui se targue d'opposer deux aviateurs en pleine Floride, dans les arrières-cours les plus désolées des quartiers noirs des environs de Jacksonville... C'est fauché à l'extrême, les faux raccords sont légion, les acteurs pas vraiment au niveau, et en plus ils regardent parfois le metteur en scène hors champ leur donner des instructions. Le pire, bien sûr, ce sont les scènes aériennes tournées dans une grange devant une toile peinte, cette dernière avec des réparations visibles. On pourrait.
Pourtant, il faut avoir conscience que cette production 100% Afro-Américaine, située dans un état du Sud, et pas le plus progressiste loin de là, a du avoir bien des vicissitudes, et bien du courage pour s'accomplir. Norman était un passionné de cinéma qui s'était fixé pour mission de fournir les cinémas de la ségrégation avec des films qui n'avaient tout bêtement rien de militant, juste des films policiers, des films d'aventure, des comédies, en 35 mm avec un budget ridicule... Il a découpé son film en 6 parties pour permettre aux exploitants de montrer le film comme un serial s'ils le voulaient, et il a sciemment adopté le ton légèrement surréaliste et ultra-naïf du genre... Par moments, la proverbiale "suspension of disbelief" qui est la clé de l'adhésion au cinéma (en gros, c'est le moment où vous savez pertinemment que c'est faux, mais vous y croyez quand même) finit même par fonctionner... un peu.
