Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 juin 2020 3 10 /06 /juin /2020 08:00

Helen Brown, une jeune psychiatre (Natalie Wood), vient de sortir un livre à succès: Sex and the single girl, dans lequel elle éclaire la nouvelle donne des rapports maritaux, et comme le dit une expression vue dans le film, 'pré-maritaux'. Ce sont les années 60, et le livre est un énorme succès... Du coup la jeune femme est dans l'actualité et devient la cible de la presse à scandales: en particulier, le magazine Stop, dont le propriétaire (Edward Everett Horton) est très fier d'avoir fait un infâme torchon, publie une série d'articles pour douter de la véracité de ses recherches et lancer l'hypothèse qu'elle serait vierge. Pour Bob Weston (Tony Curtis), principal reporter du magazine, la mission est simple: la séduire et prouver au monde qu'elle n'a pas la moindre idée de ce qu'elle raconte... Pour l'approcher, il va trouver un stratagème, inspiré par les difficultés de couple de ses voisins (Lauren Bacall et Henry Fonda)...

Bon, je pense que vous aurez remarqué les noms des acteurs. Ca fait presque trop beau pour être vrai, et pourtant c'est la réalité. Vous pouvez d'ailleurs ajouter, pour faire bonne mesure, Mel Ferrer dans un rôle secondaire! Quine utilise par ailleurs la publicité autour d'un livre authentique, dont il a fallu acheter les droits d'adaptation avant de se lancer dans une comédie dont le propos principal est de railler la psychiatrie au féminin et la sexualité vue par une jeune femme, on peut donc se demander légitimement ce que le vrai Dr Brown a bien pu penser du film!

Trois axes de comédie, essentiellement, ici; d'un côté, bien sûr, le film se situe dans la droite ligne de la "nouvelle donne" des années 60 durant lesquelles le cinéma mondial va patiemment attaquer la censure et de plus en plus aborder avec la franchise voulue tous les sujets. Sans nul doute, en 1964, le film était scabreux. Aujourd'hui... beaucoup moins, même si la scène durant laquelle Tony Curtis et Natalie Wood, uniquement (dés)habillés de peignoirs (dont un très révélateur, celui de Curtis bien entendu), se tirlipotent à qui-mieux-mieux dans une semi-pénombre, interpelle forcément un peu... ensuite, le film fait sans doute appel à Edward Everett Horton afin de rappeler deux courants de la comédie: durant l'époque pré-code, il a participé à quelques films formidables pour Lubitsch; ensuite, la screwball comedy dans le prolongement du cinéma Américain, a souvent fait appel à lui aussi. Quine semble s'inspirer dans divers aspects de son film, de ces deux courants.

...Mais c'est long, excessif et pour tout dire assez décevant. Fonda et Bacall sont gâchés, Natalie Wood en fait tellement qu'elle en fait nécessairement trop. Curtis, lui, est dans son élément, réussissant comme il le fait si bien dans Some like it hot à rester lui-même tout en pratiquant avec assiduité une solide dose d'auto-dérision. Il découle d'ailleurs un gag de ce rappel du film de Wilder: on confond constamment Bob Weston avec... Jack Lemmon. Un final burlesque (lui aussi trop long) avec course-poursuites absurdes réussit presque à sauver le film, mais il reste que Quine a quand même probablement visé les féministes, dans une comédie qui ressemble souvent à un coup bas...

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Comédie Edward Everett Horton