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18 juin 2020 4 18 /06 /juin /2020 17:04

Nous sommes donc entrés une bonne fois pour toutes dans l'ère de Netflix, et un film quel qu'il soit, comme une série quelle qu'elle soit, est désormais facile à atteindre, d'un clic. Du coup, que ce soit Citizen Kane ou 365 jours, l'éroto-navet Zubrowska du moment, c'est pareil... Vous vous souvenez de la volée de bois vert qui a accueilli la fin de Game of thrones? Les fans qui se plaignent parce que la fin de la série les a déçus?

...Et puis quoi encore? Il fut un temps où le cinéma était un art et les cinéastes des artistes; j'ai la prétention de croire que c'est toujours le cas et ce n'est pas parce qu'un site vous offre (moyennant finances) des films à gober sans vous dire qui les a faits, qu'il faut pour autant se poser en consommateurs de films.

Et ceci nous éclaire aussi sur la façon dont ce dernier Star Wars a été accueilli, le public accusant Disney de trahison, les fans se plaignant d'une fin qui ne les satisfait en rien, et les commentaires sur la médiocrité du film étant la majorité...

Mon point de vue sera don exprimé en trois points: 

d'une part, oui, ce dernier film doit faire exactement ce que les derniers épisodes de Lost, la série de Damon Lindelof et J.J. Abrams, ont fait: terminer une saga tout en répondant aux exigences de ceux qui ont suivi les promesses des débuts, le début ici étant bien entendu The force awakens, le premier film produit par l'équipe d'Abrams, qui m'apparaît comme un excellent film, notamment par ses choix de retourner à un tournage physique et un univers concret. Et sur ce point, le film donne beaucoup à voir, et donne souvent, grâce à la mise en scène dynamique d'Abrams, l'impression d'assister çà du réel. Il a un don pour combiner les placements "en urgence" de caméra, avec des quasi-plans séquences, qui plongent le spectateur au coeur de l'action.

d'autre part, quelle action? Le film a tellement à raconter, et en tellement de détails qui fourmillent, qu'on perd finalement assez vite pied dans son intrigue menée au quart de tour, où l'impression d'arbitraire du scénario prend souvent la place d'une logique narrative... Donc on ne s'ennuie pas, mais pour s'y retrouver, on peut toujours compter sur le cahier des charges d'un Star Wars: poursuite en vaisseau dans un canyon, bataille dans les étoiles, sites grandioses, "I have a bad feeling about this", filiations bizarres ("Rey, I am your grandfather") et allusions en béton armé aux trois premiers épisodes, avec cette fois Lando Calrissian, et deux Ewoks! C'est mécanique...

enfin, cet épisode met fin à la saga, ce qui était l'idée. On sait, ou on croit savoir, que la production en a été perturbée, et pas que par le décès de Carrie Fisher! Abrams n'en était pas le premier metteur en scène, ni le premier scénariste, et donc c'est une pièce montée dont les coutures se voient souvent. C'est aussi un film assez vigoureux, avec un ou deux héros pas trop gâchés, et disons-le, des aspects visuels sublimes à l'occasion. On y reviendra gentiment, entre deux visionnages sacrés de la première trilogie, et aussi parce qu'on aura revu The force awakens, donc autant aller au bout. Maintenant que le cinéma n'est plus qu'un pur produit de consommation, tout ça n'a plus la moindre importance de toute façon.

 

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Published by François Massarelli - dans JJ Abrams Star Wars Science-fiction