
C'est pour la compagnie Universal, déjà préoccupée par la nécessité de grandir et de jouer dans la cour des grands, que cette adaptation de Jules Verne a été concoctée. Tant qu'à faire, et tout en affichant un ancrage solide dans le plus célèbre des romans de son auteur, le scénario élabore à partir de nouvelles péripéties et aussi un peu à partir de l'île mystérieuse, un mélodrame délirant qui fleure bon le serial... Une rocambolesque histoire d'héritière disparue, un Nemo hanté par le passé qui cette fois-ci va nous être détaillé, etc... Les coups de théâtre abondent, les coïncidences les plus absurdes pleuvent, mais ce n'est pas ça qui fait le sel, ni la notoriété du film.
Car à bien y regarder, c'est quand même bien terne, surtout quand on compare aux drames de Lois Weber, ou à Intolerance, voire aux westerns de Hart. Le jeu des acteurs est du plus pur style 1912. Alors ce qui fait aujourd'hui l'intérêt du film, c'est sans doute le montage très soigné, et bien sûr sa cinématographie sous-marine, très impressionnante pour l'époque et plutôt bien intégrée. Pour le reste, c'est comme on dit, une pièce de musée...
