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5 août 2020 3 05 /08 /août /2020 10:01

Hal Roach souhaitait par-dessus tout que son studio passe au parlant, dès la deuxième moitié de l'année 1928, mais il lui a fallu attendre, en raison des hésitations du distributeur MGM. Car ces derniers étaient impliqués un peu plus que dans la seule distribution des films du petit indépendant: par exemple, ils s'ingéraient dans certains choix éditoriaux et ont notamment tout fait pour ralentir, puis arrêter la série des courts métrages de Max Davidson, jugés trop ethniques, et contraires à l'assimilation prônée par les dirigeants de la plupart des grands studios. 

Il a donc fallu attendre jusqu'à la deuxième moitié de 1929, puisque la MGM souhaitait que Roach ne soit as trop en avance sur le "grand frère" qui retardait le passage au parlant; tous les premiers courts métrages parlants sortis en 1929, un pour chaque série des courts Roach, portaient un titre en rapport avec le son: par exemple, "Unaccustomed as we are " de Laurel et Hardy était une une phrase-cliché souvent prononcée par des orateurs lors d'un discours, mettant en valeur le manque d'habitude de parler en public. Hurdy-gurdy, c'est plutôt du son: un orgue de barbarie...

Le film est situé dans la cour d'un immeuble, on assiste aux conversations d'un certain nombre de familles qui profitent de la chaleur sur leurs balcons: deux familles juives (dont une avec Max Davidson) devisent en un mélange de yiddish et d'anglais, le policier Irlandais Edgar Kennedy tente sans succès de faire une sieste, et les Italiens qui sont juste au-dessus de lui ont du mal à retenir leurs animaux de faire des bêtises: un chat qui fait tomber du lait sur le crâne d'oeuf de l'agent Kennedy, et un petit singe, qui pourrait bien être en rapport avec l'orgue de barbarie du titre, et qui est motivé dans on espièglerie par la velléité de sieste manifestée par le policier.

Dans cette carte postale qui est une caricature du New York populaire, un petit mystère: Thelma Todd fait venir bloc de glace après bloc de glace, et les utilise dans une pièce de son appartement. Elle a peu que quelqu'un meure, mais qui? Le petit mystère ira assez loin, jusqu'à l'intervention du policier dans cet immeuble où tout le monde écoute tout le monde...

C'est assez réussi, maintenant ça reste un film parlant des premiers temps, donc très maladroit dans ses dispositifs, répétitif et assez bavard. Si Max Davidson n'a qu'un rôle décoratif dans ce film, c'est lui qui a droit à son nom en premier au générique. pas de quoi, pourtant, comparer ces deux bobines avec les feux d'artifices de gags visuels très travaillés de ses films muets... un motif de satisfaction: Thelma Todd est arrivée au studio, et elle a déjà un rôle très important...

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Pre-code Max Davidson