
Le deuxième (et pour l'instant, dernier) film de Tmo Hanks est ce qu'on appelle un feel-good movie, une comédie qui est sensée nous faire sentir mieux et que les esprits chagrins vont balayer du revers d'une main, parce que la vraie vie ce n'est pas ça. Bon.
Maintenant qu'on est entre nous, intéressons-nous à cette petite comédie qui ressemble tant à un film des années 80, sans pour autant être Reaganienne le moins du monde... Ce qu'on attendrait de toutes façons pas du tout de Tom Hanks, il est vrai: le rythme, le montage, et même la musique (sans parler des deux chansons d'ELO, estampillées vintage, qui ouvrent et terminent le bal), tout est comme un musée des films de l'époque, sauf bien entendu que le film se situe fermement en 2011, dans l'énonomie post-récession, et les gens ont... un portable.
Hanks est donc le Larry Crowe du titre, un ancien marin (il était cuistot) qui promène sa bonne humeur dans les allées du magasin de bricolage où il travaille depuis bien longtemps. Divorcé, mais optimiste, seul mais bon voisin, Crowne vivote gentiment jusqu'à ce qu'il se fasse licencier. Il va donc retourner à l'université, et là-bas, sa vie va changer: d'une part il se met à faire du scooter avec des jeunes étudiants, dont la jolie Talia. Ensuite il fait de l'économie de compétition, et il est doué. Enfin, il a rencontré Mercedes Tainot, professeur de littérature et de langage, qui est incarnée par Julia Roberts. Mariée, mais bon, pas pour longtemps...
C'est soigné, vibrant, souvent très élégamment bricolé. Certes, c'est sans doute gnan-gnan, mais parfois on a besoin que voulez-vous... Et puis Hanks est un réalisateur au plus près de ses personnages et ça en deviendrait presque une leçon de la ligne claire en comédie, celle qui n'accepte aucune équivoque en matière de narration ou de point de vue. Enfin, Hanks a participé à des grands films avec des grands réalisateurs, et il en a retiré des leçons: par exemple la scène durant laquelle il se fait virer est un démarquage très soigné d'une scène de Philadelphia, de Jonathan Demme. Et au vu du style de ce film généreux, fait avec enthousiasme, ce n'est pas du tout un hasard...
Et puis ELO, quoi.


