Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 novembre 2020 1 23 /11 /novembre /2020 17:07

Ancien agent des services secrets, Stefan est rangé: il a un travail "décent", une épouse, et une vie tranquille... Jusqu'à ce qu'un ancien collègue ne le débusque et ne l'embobine dans une sombre affaire d'espionnage, avec d'autres anciens agents: des combines pas nettes, qu'il serait fastidieux et inutile de résumer ici... D'autant que ce n'est pas ce qui compte.

Lautner en est à son deuxième film, et il a déjà une assez bonne idée de ce qu'il veut faire: du cinéma de genre, dans l'ombre du film noir, mais sans pour autant faire pareil. Le roman adapté par Pierre Laroche est une occasion pour lui de détourner une intrigue sans grand intérêt pour y réaliser des scènes paroxystiques, toutes différentes. Il compte sur ses acteurs pour incarner ses personnages et sur ses personnages pour faire tenir l'intrigue: le reste est affaire de sensations, d'émotions, et de timing... 

D'une part, si Jacques Riberolles n'est a priori pas à la hauteur (il fait un peu sous-sous-Delon) dans le rôle principal il a l'avantage d'un certain anonymat. Dans les rôles des deux femmes (la frêle blonde, et la brune fatale) Lautner fai appel à Gisèle André et Juliette Mayniel respectivement, et on est en plein cliché du film noir. Non, plus intéressants, forcément, sont les deux facettes de l'agent manipulateur représentées par Daniel Sorano et Bernard Blier. Ce dernier surtout est exceptionnel... Comme d'habitude.

Le metteur en scène rôde son style et se fait plaisir avec des moments de tension, des scènes nocturnes très soignées et un moment de suspense fort bien traité. Ca manque d'humour, certes, mais ça viendra: deux ans plus tard, Le monocle noir et Paul Meurisse vont offrir cette échappatoire à Lautner...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Noir Georges Lautner