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Marcene Elliott (Pauline Starke) vit seule avec sa "tante" Julie, qui la maltraite... Elle est délaissée, détestée de tout le voisinage, mais lors de sa rencontre avec un jeune homme, elle tombe amoureuse... Daniel (Les Cody) et Marcene coulent quelques jours heureux, puis Daniel, compositeur, retourne en ville pour coucher sur papier la symphonie que lui a inspiré l'amour de la jeune femme... Ce sera un échec, mais à tous points de vue: d'une part le public lui réservera un accueil glacial, mais en plus la jeune femme, enceinte, accouchera seule d'une petite fille, alors que son soupirant tarde à se manifester... Quand il reviendra, il apprendra que la jeune femme est morte... Mais est-ce bien la vérité?
C'est un film miraculé de Maurice Tourneur, situé dans sa carrière quelque part entre The blue bird et The last of the Mohicans (co-signé avec Clarence Brown, qui en a probablement assumé une grande part). C'est l'art de Tourneur à son apogée: une histoire assez classique, bien qu'avec quelques intéressantes complications (l'ambiguité du personnage de Daniel, joué par Lew Cody en séducteur moustachu, mais dont l'amour semble assez sincère), mais où tout est transcendé par un jeu d'une puissante subtilité, et la maîtrise impressionnante du cadre, partagée par le metteur en scène et ses techniciens (le seul nom qui soit sûr est celui du décorateur Ben Carré): les éclairages, la composition, et cette merveilleuse stylisation qui permet à Tourneur de redéfinir l'espace à des fins de caractérisation et de psychologie.
Les personnages, je le disais déjà avec l'intrigant Daniel, ne sont pas unidimensionnel, et le film se plait même à passer d'un personnage principal à l'autre, 41 ans avec Psycho! Je ne sais pas si le film est complet (il en subsiste 5 bobines) mais la copie présentée ces dernières années, retrouvée il y a peu, semble cohérente, et nous permet de découvrir un beau petit film d'un grand auteur, mélangeant son style formel déjà observé dans The blue bird, à la lisière du fantastique, et le mélodrame plus conventionnel...
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