Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 mai 2023 5 26 /05 /mai /2023 22:06

La famille et la difficulté d'être père: LE sujet de Spielberg? Après tout, Jaws, Close encounters, Indiana Jones and the temple of doom, Jurassic Park, The Lost World, et The War of the worlds (plus ceux que j'oublie) parlent essentiellement tous de cette difficulté, dont Spielberg a publiquement reconnu qu'il s'y retrouvait... Une obsession thématique, donc, en bonne et due forme, que le cinéaste a décliné de film en film, au milieu d'un tas d'autres. Et Hook, reprise de Peter Pan avec une variation en forme d'actualisation, promettait de s'y remettre.

Donc Peter Pan, littéralement un éternel gamin, a pourtant grandi et laissé la vieillesse prendre le pas sur le reste, au point qu'il a tout oublié. Adopté, devenu Peter Banning, il a fini par se marier, et avoir deux enfants. Et maintenant, c'est un pur produit du privé, rivé à son téléphone cellulaire, et il néglige ses proches, soit ses deux enfants Jack et Maggie, son épouse Moira, et "grand-mère Wendy", la grand-mère de Moira, qui l'a recueilli quand il était enfant... Il faut que quelque chose se passe pour tirer Peter de ce mauvais pas.

Je découvre ce film, dont j'ai souvent lu l'argument avec une grande dose d'incrédulité... une fois vu le film, et c'est bien le problème, c'est toujours pareil, tout se passe comme si le script, ou l'idée principale, parfaite pour utiliser l'homme-enfant Robin Williams, était purement et simplement une mauvaise idée, pour faire un film, certes soigné, mais défectueux. Une histoire qui ne fonctionne pas (il faut que Peter Banning réveille le Peter Pan qui est en lui pour retrouver l'accès à ses enfants, et se retrouver dans la situation où il n'aura plus qu'un désir: rester un enfant!) et le film se noie dans l'excès... Excès de saccharose, de décors, de détails, de gens qui passent et qu'on reconnaît ou pas, dont Phil Collins et David Crosby, et excès tout court de Robin Williams et Dustin Hoffman.

Paradoxalement, le meilleur du film est à trouver dans sa lente, patiente (voire parfois un peu trop didactique) exposition, dans la confrontation oarfois embarrassate de l'adulte Peter Bannin a des bribes dun monde qu'il a totalement mis de côté dans ses souvenirs. Le but principal de cette exposition étant d'amener le spectateur à la féérie qui 'ensuit (et que, voir plus haut, je trouve totalement excessive), c'est quand même un peu embêtant. Mais voilà, Caroline Goodall en Moira Banning (l'épouse), Maggie Smith en grand-mère Wendy, et même Robin Williams sont très bons, ce dernier étant plus convaincant en quadragénaire obsédé par ses opérations financières, qu'en Peter Pan...

Et je pense que Spielberg, qui s'est empressé d'aligner ensuite les films importants, a bien du se rendre compte que celui-ci était...

Raté.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Steven Spielberg