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Un jeune professeur de sport (Beau Bridges) retourne dans l'institution catholique où il a passé ses années de lycée; il y retrouve Dobbs (Robert Preston), son ancien professeur de littérature qui est incontestablement le plus apprécié des enseignants de l'école, et aussi Jerome Malley (James Mason), le très peu populaire Professeur de latin. Très vite, le jeune enseignant va constater que l'atmosphère de l'établissement, entretenue par des actions étranges et inquiétantes des élèves, est tout sauf apaisée, et s'il arrive avec des préjugés d'ancien élève dans son nouveau métier, il voit que les tensions entre les deux vétérans de l'éducation est largement proportionnelle au ressenti qu'ont les élèves de leurs personnalités respectives...
Le film est adapté d'une pièce, un exercice que Lumet aimait beaucoup contrairement à d'autres metteurs en scène. S'il a choisi d'en réaliser une adaptation à huis-clos, en se gardant de jamais quitter l'établissement, il privilégie les scènes nocturnes, qui lui permettent de sonder l'atmosphère étouffante de l'institution catholique rigoriste. Et l'écueil qu'on attendrait (comme dans les productions télévisuelles espagnoles qui explorent la vie des institutions locales!) est évité soigneusement: le conflit entre rigueur, morale, et vieilles valeurs, d'un côté, et modernité, ouverture d'esprit est vécu par procuration dans le conflit qui se tient entre Dobbs et Malley... Ce qui n'empêche pas la vie au lycée d'être tumultueuse, voire dangereuse pour certains élèves.
Mais la très bonne idée de Lumet est d'avoir chargé le film d'une étouffante ambiance de film d'horreur, à quelques encablures d'un Exorciste qui était d'ailleurs en préparation! Pourtant on ne nomme jamais les choses, contrairement à ce que fait le titre français du film. L'ambiguité qui se dégage de cette apparente lutte entre le bien et le mal, incarnée par un jeune professeur, qui bien entendu ne comprend rien ou presque, passe donc par une vision de l'adolescence, incarnée par des gamins qui n'ont jamais rien de très humain.
Et si sortilèges il y a, on n'en saura pas plus: ce qui compte le plus, c'est cette étrange, fascinante lutte entre deux professeurs pour accompagner l'âme de leurs élève. L'un qui ne clame vouloir que leur bien en leur infligeant en parfait sadique des punitions (sans parler de l'enseignement du latin) et l'autre qui à force de se revendiquer leur copain, finit par devenir un tantinet louche... On ne s'étonnera pas pour finir, que Malley, incarné par l'immense James Mason, soit l'un des personnages les plus emballants du film!
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