/image%2F0994617%2F20210412%2Fob_538518_madame-claude-copyright-netflix-202.jpeg)
Nous suivons, de 1968 à 1974, l'itinéraire de Madame Claude, née Fernande Grudet (Karole Rocher): comment cette proxénète spécialisée dans la prostitution de luxe est devenue l'incontournable interlocutrice de la pègre, de la police et du gouvernement Français, à la fois impliquée dans, et peu au courant de l'affaire Markovic. Nous voyons aussi sa méthode, son recrutement, ses paroissiennes, ses façons à elle de montrer qui est le chef, et bien sûr sa chute...
Il y a probablement du Scorsese derrière tout ça: une personne ayant trempé dans des affaires louches et qui sans aucune langue de bois assume dans une voix off au langage fleuri ce qu'elle a été, ce qu'elle est, pendant que les anecdotes et les années défilent... Et il y a aussi un effort de reconstitution qui est un peu dans la lignée de l'auteur de Goodfellas, ainsi qu'un sens évident de l'esthétique de ces années 60-70 qui semblent aujourd'hui être redécouvertes par tout le monde dans tous les arts, tous les médias et tous les sens... Et ça implique aussi une certaine idée décorative de la sexualité.
Seulement, j'ai dit "un peu".
Parce que ce film distille, surtout, sous une pseudo-morale qui doit probablement être rudement profonde, un ennui certain, avec le jeu de ses acteurs, français, c'est à dire tous plus intenses dans l'expression et froids dans l'expressivité, qui déballent un dialogue d'une navrante platitude entre deux rails de coke. Oui, sans doute, il y a là quelqu'un qui s'est pris pour Scorsese. mais avec les intentions, on ne fait pas tout.