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Avec un titre pareil, difficile d'échapper à la tentation de l'énumération, elle viendra donc, en temps et en heure... Mais avant, on peut affirmer qu'au regard de celui qui précède (In Bruges) et de celui qui suit (Three billboards...), ce deuxième long métrage de Martin McDonagh cède assez volontiers à une démarche de digression permanente qui donne assez souvent une impression d'un certain laisser-aller... Même si j'insiste bien sur le terme "impression". Quoi qu'il en soit le fait que le principal personnage soit scénariste en panne, Irlandais, et surtout s'appelle Martin n'est sans doute pas anodin. Et ça explique la tendance de ce film à naviguer constamment entre une narration directe d'une histoire linéaire et un certain nombre de bifurcations vers le méta-film, un commentaire obsédant et hilarant sur le genre pratiqué par Martin: le film, vous l'aurez deviné, de psychopathes.
D'où le titre.
Martin (Colin Farrell) est donc un scénariste miteux, coincé dans on projet que les commanditaires attendent de pied ferme: un script qui s'appelle Seven Psychopaths", et qui n'a rien d'autre de prêt que son titre! Il écoute souvent la conversation permanente de son meilleur ami Billy Bickle (Sam Rockwell) qui lui raconte de glorieuses et délirantes histoires de tueurs fous, que Martin tente de reprendre ensuite à son compte... Et sinon, Martin boit: comme le dit Billy, c'est son double héritage, étant à la fois Irlandais et scénariste à Hollywood! Du coup il est en train, lentement mais sûrement, de foutre sa vie en l'air, à commencer par son couple avec Kaya (Abbie Cornish).
De son côté, Billy aide un ami, Hans (Christopher Walken) qui gagne sa vie en kidnappant des chiens qu'il ramène à ses propriétaires en échange d'argent qu'ils lui donnent évidemment spontanément. Le problème c'est que Billy a kidnappé un chien, lui aussi: Bonny, le Shi-Tzu de Charlie Costello (Woody Harrelson), un mafieux dangereux, psychopathe n°3 sur la liste du film! Et il l'a fait, justement, dans le but d'embêter Costello, car Billy couche avec la petite amie de ce dernier (Olg Kurylenko). Du coup Costello se lance dans une vendetta sanglante et un brin déraisonnable, massacrant notamment l'épouse d'Hans.
Ce serait déjà compliqué, si l'on n'apprenait pas en plus que l'un des trois losers magnifiques qui composent le groupe de héros minables, est en réalité l'un (voire deux) des mythiques psychopathes contenus dans le titre du film!
S'il y a une logique narrative dans ce film, elle est à géométrie variable et s'adapte à ce qui se passe sur l'écran. Le style de McDonagh tenant de la mécanique de précision, on en se perdra pas, c'est sûr, mais il faut parfois s'adapter aussi, et avaler les couleuvres d'un film qui ne se prive pas de laisser parfois les personnages admettre qu'ils font partie d'une fiction: Sam Rockwell en particulier, qui monopolise à lui tout seul une proportion impressionnante du grain de folie qui a présidé à l'accomplissement de ce film... Qui comme d'habitude oscille entre conversations rigoureuses, plans fixes, flambées de violence, comédie loufoque, humour noir, tragédie et danse de mort. Bref: tout un univers... Un univers qui ressemble beaucoup quand même à un film délirant qui serait né d'une diabolique crise d'inspiration, quand même.
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